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Audit dans la filière anacarde en Côte d’Ivoire : un bras droit de Seydou Diarra mis en cause

Audit dans la filière anacarde en Côte d’Ivoire : un bras droit de Seydou Diarra mis en cause
Publié le
Par
Charles Kouassi
Lecture 5 minutes

En Côte d’Ivoire une affaire défraie la chronique avec des ramifications qui vont très loin : pour la première fois dans le pays une information relative à des résultats d’un audit fait par la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance a été révélée dans les médias, faisant craindre à l’avenir que les déclarations de biens et de patrimoine de hauts responsables, dont la publication n’est pas encore obligatoire à Abidjan , ne se retrouvent dans les médias un de ces jours.
Aucun des médias ayant diffusé les éléments du fameux audit du cabinet Deloitte sollicité par la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance, ne s’est interrogé sur le fait que cette institution n’avait jamais communiqué auparavant sur une action particulière de ce genre, ni sur les motivations et intérêts de ceux qui ont suscité des fuites bien orchestrées, en vue d’avoir la la tête de Malamine Sanogo, Directeur général du Conseil coton anacarde (Cca).

Celui-ci a été présenté comme un homme défiant les instructions du Président de la République de Côte d’Ivoire, tout simplement parce qu’il veut voir clair dans la gestion de la sacherie, ainsi que dans la gestion des fonds de garantie, refusant de céder aux injonctions d’un groupuscule conduit par un opérateur du secteur s’appelant Berthé, dont le frère est cadet est justement l’adjoint du DG du Conseil Coton Anacarde.

Ce n’est pas tout : l’épouse de ce DG adjoint du Ccc est la gérante d’une des sociétés exerçant dans la filière et appartenant au jeune frère de Monsieur Berthé, l’un des cerveaux de la cabale contre Malamine Sanogo. Ce même Berthé a placé à la tête de deux autres sociétés dans lesquelles son frère adjoint du DG de la Ccc, le frère de son chauffeur. Si le DG avait des prête noms et autres chose du genre, ayant des sociétés dans la filière, Dieu seul le scandale qui aurait été fabriqué !

C’est en réalité la cause et les intérêts des quelques sociétés liées aux Berthé, à leurs protecteurs et alliés qu’il est question de défendre à travers les allégations au sujet de la gestion de Malamine Sanogo accusé d’avoir détourné 5 milliards de Fcfa, tout simplement parce qu’il empêche la bande à Berthé de piller à sa guise les ressources générées dans la filière, qui doivent servir à tous et non à des intérêts particuliers.

Ce n’est pas la première fois que M Malamine Sanogo est victime du succès des actions entreprises dès sa nomination, pour redorer le blason de la filière.

Mais alors que du tapage se fait autour de d’anacarde, la gestion du coton qui vient de recevoir deux milliards de Fcfa, ne fait l’objet d’aucune contestation. Ce n’est pas un détail !

Le DG du Ccc est régulièrement l’objet de cabale, de tentative de dénigrement, de lettres anonymes, de dénonciation tant à la présidence de la République, qu’au niveau des ministères de tutelle et même de la police, avec des plaintes aux renseignements généraux. Certaines sources parlent même de 1000 plaintes pour lesquelles le DG est souvent convoqué en dehors du Conseil d’administration.

La Haute Autorité de la Bonne Gouvernance de Seydou Diarra, et même l’Inspection générale d’État de Niamien N’Goran ont été saisies.

Si du côté de l’Inspection Générale d’État, un contrôle sans bruit ni tapage a été fait pour évaluer les accusations et faire des recommandations pour améliorer quelques dysfonctionnements constatés, il est à noter un véritable et inquiétant acharnement au niveau des hommes de Seydou Diarra, dont un des bras droits a juré d’avoir la tête du DG du Ccc depuis que celui-ci n’a pas pu donner suite à une sollicitation avant même que la Haute Autorité ne soit saisie par les lettres anonymes de dénonciation.

Les lettres de dénonciation anonyme reçues ont été alors perçues comme une véritable aubaine par ce bras droit, pour couper la tête à Sanogo Malamine accusé à tort. Pis, ce bras droit de Seydou Diarra est lui-même producteur d’anacarde : il est donc juge et partie.

Son attitude amène à s’interroger sur les pratiques et l’ethique de l’institution : celui qui reçoit la déclaration des biens des autres, a-t-il lui-même déclaré ses biens, et a-t-il évoqué les éventuels conflits d’intérêts l concernant? Par ailleurs ne doit-il pas rendre publique sa déclaration de biens ?

Un producteur et acheteur d’anacarde peut-il conduire un audit neutre au sujet de la structure chargée de la régulation dans le secteur ? Comment se fait-il que la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance a-t-elle en sa possession, le rapport des commissaires aux comptes, alors que le dit rapport n’a pas été transmis, ni obtenu de façon régulière ? Le membre du Conseil d’administration, et directeur adjoint d’une banque, qui a transmis le rapport au bras droit de Seydou Diarra, avait-il qualité de le faire ? La Haute Autorité a-t-elle le droit, en dehors des recommandations et de la saisine de la justice ou d’autres structures compétentes, de faire des injonctions directes et expresses à une entreprise, ou de vouloir gérer directement cette entreprise au point même d’envisager la convocation d’un Conseil d’administration ? Ce sont là quelques unes des frasques du bras de Seydou Diarra au sujet de la filière anacarde ivoirienne !

Tout pouvoir doit avoir un contre pouvoir : cette situation en cours au niveau du Conseil coton anacarde interpelle sur l’urgence de la mise en place d’une autre structure chargée de la gouvernance, du management de l’ethique et de la déontologie au sein des institutions comme la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance et l’Inspection Générale d’État, dont le crédit et le nom sont abusivement utilisés pour mettre en cause l’intégrité d’honnêtes cadres et dirigeants, et surtout pour déstabiliser une filière qui fait vivre tant de producteurs.

La campagne de presse suscitée avec des accusateurs qui n’assument pas leurs actes, qui se cachent derrière des articles de presse, a désormais des noms et des visages qui se servent du nom de la Présidence de la République ivoirienne , du ministère ivoirien de l’Agriculture et du fameux audit de la structure dirigée par Seydou Diarra qui ferait bien de restaurer son autorité – au delà du jeu de mots – très mise à mal par cette affaire abracadabrantesque montée de toutes pièces contre le Conseil coton anacarde, et l’ensemble de la filière. La vigilance est nécessaire !

Alice Ouédraogo

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