Afrikipresse.fr a recueilli le témoignage d’un des officiers de police en charge de l’enquête sur la mort de Claude Abogny. Il relate dans quelle circonstances la police s’est rendue sur les lieux et livre des détails qui interpellent.
« Nous étions au poste, ce mercredi 12 août 2015, quand, vers les 3 heures du matin, nous avons reçu un signalement par radio indiquant qu’il y a eu une agression dans notre zone, à Niangon nord, au niveau de la station Lubafrique , et qu’une jeune fille aurait trouvé la mort. Nous nous sommes aussitôt rendus sur les lieux pour constater les faits. Il était 3 heures 17 minutes ! Quand nous sommes arrivés sur les lieux, nous avons vu une jeune fille couchée face contre terre, dans une marre de sang. Lorsque nous nous sommes approchés, nous avons constaté qu’elle était déjà morte avec une large entaille au ventre et au bras. Nous avons conclu qu’elle a probablement été agressée à l’arme blanche, notamment à la machette. La Police scientifique ainsi que d’autres unités de police étaient déjà sur place. Auprès du corps, nous avons découvert une grosse enveloppe contenant les documents de la victime. C’est après vérification que nous avons constaté qu’il s’agissait de mademoiselle Abogny Claude Larissa, née le 25 mai 1992, à Cocody, étudiante en BTS. L’enveloppe contenait, entres autres, des papiers d’examen du BTS et la collante de son baccalauréat. Tous ces documents ont été remis à la Police scientifique pour nécessité d’enquête. Le meurtre a eu lieu non loin d’un bar. Le gardien de ce bar que nous avons interrogé a dit que de l’entrée de son bar il a entendu un grand cri venant d’une personne , et que lorsqu’il a jeté un coup d’œil en direction de la provenance du cri, il n’a vu personne avant de voir quelque temps après, une personne venir s’étendre sur la voie publique. Il dit qu’il a d’abord cru, de loin qu’il s’agissait de l’un de ces noctambules, d’un soulard surtout que des automobilistes passaient, jetaient un coup d’œil et s’en allaient. Puis, c’est bien plus tard que lorsqu’il a constaté que la personne étendue sur le goudron ne se relevait pas qu’il s’est approché et il a découvert avec stupeur que c’était le corps d’une jeune fille qui venait d’être assassinée. Des habitants des immeubles non loin du lieu du drame refusent de témoigner, ils ont peur. Par contre, certains nous sont dit qu’ils ont aperçu, peu avant ce cri, des personnes sortir des pénombres, machettes à la main, prendre la fuite».
Propos recueillis par Claude Dassé
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