L’histoire du Dr Kahi Honoré qui a eu pour cadre l’Université de Bouaké a suscité un de la sympathie sur les réseaux sociaux. En plein amphithéâtre, l’enseignant avait porté au dos le bébé en pleurs de l’une de ses étudiantes. Il révélé à Afrikipresse, les motivations de son acte.
Savez-vous que avez fait le buzz sur les réseaux sociaux pour avoir porté au dos, à l’aide d’un morceau de pagne le bébé de l’une vos étudiantes ?
Des personnes m’ont appelé pour me le dire. (…) Je suis d’abord bien obligé de situer le contexte pour que vous puissiez mieux me comprendre. Le contexte est celui d’une formation universitaire dans un amphithéâtre. L’amphithéâtre reçoit entre cent cinquante, et trois cent personnes. L’enseignant arrive le matin dans l’amphithéâtre et il trouve des étudiants aux premiers bancs.
Parmi ces étudiants se trouve une dame (….). Apparemment elle n’est pas de bonne humeur. Ce n’est pas qu’elle est énervée mais on sent une certaine lassitude psychologique, c’est-à-dire qu’elle a des préoccupations. Ensuite elle sortde l’amphithéâtre, revient, sort encore, puis rentre à nouveau jusqu’à ce que l’enfant se mette à pleurer.
Je m’approche d’elle et je lui dis : «Mademoiselle, je peux vous aider ? ». Elle me dit : «oui !». Donc je prends l’enfant et je le mets au dos.
N’aviez vous craint que votre acte ne soit pas bien perçu, aviez-vous pensé aux réactions que cela pouvait susciter ?
Lorsque vous me posez cette question, je vous parlerai plutôt des motivations. Mes motivations sont toutes simples . J’ai en présence , un être humain qui, psychologiquement semble déstabilisé et préoccupé. L’enseignant qu’est ce qu’il fait ? Il parle à des êtres humains et s’assurent qu’ils sont aptes à assimiler ses cours. Donc, logiquement, je me dis : «qu’est ce que je peux faire pour cette jeune fille ? ».
Je prends l’enfant pour qu’elle soit dans son bien-être psychologique, et je prends l’enfant pour qu’elle soit dans son bien être éducative.
Cette façon de faire tient compte d’un certain nombre d’éléments : le bien être psychologique, le bien être affectif et le bien être éducatif.
L’enseignant à l’université est plus qu’on pourrait peut-être le penser. Il ne se limite pas seulement à la transmission du savoir.
Cela est important dans le vécu de ses étudiants parce qu’ils sont au dernier stade de leur formation, qu’ils vont dans la vie active.
La scène s’est déroulée, dans quel département ?
C’était en Communication ; moi, je donnais les cours aux étudiants de Masters 1, lettres modernes. En fait, c’est un cours transversal. Sur le campus 2, nous sommes seulement deux à disposer de cette compétence de formation en entreprise. C’était le dimanche dernier. Ce jour là, les cours avaient pour thème : « l’employabilité, rédiger des projets qui favorisent des activités génératrices d’emplois ».
Les cours c’était de 7h 30 à 17 h 30, avec une pause à 15 heures. C’était des cours toute la journée. Imaginez bien q’une jeune dame qui a son bébé qui pleure, est déjà perturbée.
Par humanisme et pour son bien être éducatif, je prends l’enfant. Ça, c’est pour la mère.
Maintenant pour l’enfant, on appelle ça, santé de la reproduction, c’est-à-dire, les soins portés à la descendance.
Il se trouve là avec sa mère alors qu’il ne devrait pas être là. Je l’ai mis au dos et j’ai continué les cours (rire !). Le résultat c’est que nous trois, étions gagnants : la mère se stabilisé, l’enfant se calme et l’enseignant continue son travail.
Claude Dassé