« Nous, juristes, sommes tous conscients de l’importance et de l’utilité de la Cour Pénale International(Cpi) ». Cette phase est d’Ali Ouattara, président de la Coalition ivoirienne de la Cour pénale internationale en 2015 dans une interview accordée à notre rédaction. Puis rien. Ali Ouattara “a disparu”. Où est-il ?
En réalité et en toute conscience, Ali Ouattara qui dirigeait la coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale menait dans son pays une lutte ardue contre l’impunité. Surtout, Ali Ouattara ne s’arrêtait pas de nous dire, au cours de nos nombreux entretiens, que justice soit rendue, surtout aux victimes qui n’ont aucun recours, parfois dans les systèmes judiciaires nationaux.
Ali Ouattara s’est beaucoup débattu pour une justice pour tous. Il s’est rendu à New-York, au siège des Nations unies, précisément aux assises des États-parties de la Cour pénale internationale, pour encore plaider pour les victimes. Puis rien. Il y a huit ans.
Où est passé Ali Ouattara ? Le juriste ivoirien est-il déçu de la Cour pénale internationale ? À notre avis, nous avons beaucoup apprécié Ali Ouattara qui a eu le mérite d’être neutre dans sa stratégie de défense des victimes. Même, parfois les accusés. Il ne parlait jamais du Congolais Jean-Pierre Bemba, de l’Ivoirien Laurent Gbagbo, à l’époque, détenus à La Haye, et libérés aujourd’hui.
Dans tous nos débats, Ali Ouattara ne m’a jamais parlé des procès et des transfèrements de certaines personnalités centrafricaines à la Cour pénale internationale à La Haye. En la matière, Ali Ouattara aimait dire que personne n’est au-dessus de la loi. Après cet exercice de vérité professionnelle, Ali Ouattara n’a plus mis les pieds dans notre rédaction, il y’a huit ans.
Où est passé Ali Ouattara ? Nous voulons discuter avec Ali Ouattara et, parler de la recevabilité du mandant d’arrêt de la Cour pénale internationale, contre le président Russe, Vladmir Poutine, et du retrait soupçonné de l’Afrique du sud de la Cour pénale internationale. J’ai plusieurs questions à poser à Ali Ouattara, notamment avec cette observation : si la Cour pénale internationale est encore capable de rechercher celui qui a tué l’Irakien Saddam-Hussein, il y a 20 ans. Je cherche Ali Ouattara pour ses observations, si la Cour pénale internationale est encore capable d’enquêter sur la mort du libyen Mohammad Khaddafi, il y a 13 ans.
Ali Ouattara est un intellectuel humble, avec qui nous avons eu grand plaisir d’échanger à notre rédaction. Ali Ouattara avait une règle de vie, fruit d’une éducation sénoufo ; Il m’appelait « professeur ». Interrogé sur les raisons, il m’a dit répondre à mes questions comme un « Étudiant ». Drôle de sympathie !
Par Ben Ismaël