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    « Ali Bongo n’a aucune chance d’être réélu » (Léon Paul N’Goulakia candidat déclaré)

    « Ali Bongo n’a aucune chance d’être réélu » (Léon Paul N’Goulakia candidat déclaré)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Léon-Paul N’Goulakia, qui avait soutenu Ali Bongo lors de la précédente élection présidentielle, a choisi de présenter sa candidature en 2016. À l’occasion d’un passage à Abidjan, il a expliqué le sens de cette candidature au quotidien indépendant ivoirienl’Intelligent d’Abidjan.
    L’INTELLIGENT D’ABIDJAN –Vous avez fait le choix d’être candidat à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu au Gabon dans deux mois. Une telle décision, qui vous conduit à vous opposer au Président sortant, Ali Bongo, que vous aviez soutenu lors de l’élection précédente en 2011, a-t-elle été facile à prendre ?

    Léon-Paul N’GOULAKIA – L’élection d’Ali Bongo, en 2011, avait suscité de réels espoirs au sein de la population gabonaise, en particulier dans la jeunesse. Dans une Afrique en pleine transformation en train de trouver sa place dans la mondialisation, le Gabon possédait tous les atouts, – les richesses naturelles, les leviers financiers et le capital humain -, pour aller vers l’émergence dans le cadre d’une croissance durable et partagée. Le Président Ali Bongo pouvait devenir ce dirigeant moderne dont notre pays avait besoin. La déception a été immense. Notre pays, sous la coupe d’une poignée d’individus qui se sont accaparé toutes les richesses, détournant des milliards, s’est engagé sur la voie du déclin. À deux mois de l’élection présidentielle, le désir de changement est profond au sein de la population. Pour moi, il était devenu évident de faire le choix de l’engagement au service de mon pays et des Gabonais. Au-delà des considérations politiques, c’est une certaine conception de l’État, de la manière de gouverner et de la morale qui explique ma décision.

    L’IA – Certains vous reprochent d’avoir provoqué une fracture au sein de la famille Bongo. D’autres considèrent que votre candidature s’explique par un besoin de revanche sur un Ali Bongo qui a écarté du pouvoir les anciens caciques du pouvoir déjà sous Omar Bongo. Ces accusations sont-elles fondées, selon vous ?

    L-P N – Nous sommes là dans l’exemple-type des accusations politiciennes destinées à déconsidérer l’adversaire. Tout a été dit sur ceux qui ont choisi de s’opposer au pouvoir actuel, en particulier sur moi. Les Gabonais et la communauté internationale savent à quoi s’en tenir à propos de ce genre d’accusations portées par un pouvoir totalement discrédité. Si j’ai choisi de démissionner de mes fonctions de directeur de la CAISTAB et du PDG, le parti politique historique qui a porté Ali Bongo au pouvoir, c’est pour retrouver ma liberté de parole et d’action. Le pouvoir ne peut être accaparé ni par une famille, ni par un clan, ni par une région. Je veux être Président de tous les Gabonais. Le débat doit porter sur le fond : la manière de gouverner, les réformes engagées dans l’intérêt du pays et des Gabonais, le partage des fruits de la croissance, l’épanouissement de la démocratie, la place faite aux femmes, aux jeunes aux nouvelles élites gabonaises. Qui doit diriger le pays ? Les Gabonais eux-mêmes ou une force « étrangère » qui n’a aucune légitimité démocratique ? Il est temps que notre pays retrouve confiance en lui, parce qu’il aura confiance en ceux qui le dirigent, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

    L’IA – Comment voyez-vous le déroulement de l’élection présidentielle d’août 2016 au Gabon ?

    L-PN – Soit l’élection présidentielle est libre et transparente et l’actuel Président de la République n’a aucune chance d’être réélu, soit le pouvoir fera tout pour conserver le pouvoir, y compris l’utilisation de la violence, ce que je n’ose croire, et nous irons vers une période très difficile pour le Gabon. Dans mon esprit, il ne s’agit pas simplement de remplacer l’actuel Président de la République. Il s’agit bien de gouverner autrement, de diversifier l’économie, de créer des emplois, d’assurer notre sécurité alimentaire, de donner à l’État les moyens d’assumer ses fonctions régaliennes (santé, éducation, justice, sécurité, etc.). Les besoins de notre pays sont énormes, les attentes de la population considérables. Notre jeunesse a soif de démocratie, de consommation, d’émancipation. Dans une Afrique en marche, en train de devenir l’un des vecteurs de la croissance mondiale, le Gabon doit retrouver la place qui a été la sienne dans l’histoire. Nous travaillons pour les Gabonais d’aujourd’hui, mais aussi pour les générations futures. La première urgence est de redonner à la parole et à l’action politique la crédibilité qu’elles ont perdue. Il s’agit ensuite de réparer le pays, de le réformer.Voilà le sens de ma candidature.

    Entretien publié par l’IA le 27 juin 2016

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