Imaginons que l’État ivoirien dise : ” bon je paie tout ce qui est prévu selon les contrats, y compris même les RSI ( Retour sur investissements) ! “.
Ceux qui posent des préalables et des questions sur l’opportunité de l’intervention de l’État dans l’affaire Agro-business auraient-ils alors eu la même inspiration pour demander à l’Etat de ne pas se mêler de l’affaire car il n’a signé aucun contrat avec les souscripteurs ?
L’État a le dos bien large et les réactions des uns et des autres semblent déterminées par des intérêts propres et particuliers : au contraire de ceux qui récusent en ce moment l’intervention de l’État parce que celui-ci ne s’en tient qu’au remboursement de la mise initiale des souscripteurs – ceux qui applaudissent actuellement l’État , auraient sans doute été les premiers à le dénoncer si ce même État prenait l’argent de tous pour payer des RSI à des citoyens qui ont agi en toute conscience , en liberté , à leurs risques et périls !
Ils applaudissent aujourd’hui parce que les autorités ne remboursent que les misés initiales mais ils auraient protesté si le gouvernement faisait plus !
En tout état de cause , il faut plaider pour qu’un procès public et équitable ait lieu un jour sur la question.
Si ce sont les autorités actuelles qui posent problème , cela se saura forcément au delà de 2020 ou un jour !
Cela prendra peut-être encore quelques années , mais s’il est un jour établi que le système était vraiment fiable et que les RSI promis étaient crédibles et réalisables sur la base des investissements des promoteurs au moment des faits , un autre gouvernement – au nom de nous tous et de la continuité de l’État – aura l’occasion de réparer les torts et les préjudices qui auraient été subis.
En doublant même la mise suite au temps perdu …
En attendant , les souscripteurs qui ont compris qu’un tien vaut mieux qu’un rien n’ont pas tort : récupérer ce qui peut l’être pour chercher à voir plus clair et pour mieux mener le combat .
Puisque malgré la procédure lancée de l’État , des promoteurs affirment toujours pouvoir tenir les engagements si on dégelait les comptes , si on les laissait travailler sous contrôle sans nouvelles souscriptions ( affirmant même avoir saisi des avocats et des tribunaux internationaux ) , ils doivent s’apprêter à donner les éléments pour convaincre un , un gouvernement autre que celui en ce moment en place.
Un tel prochain gouvernement n’aura aucun complexe à faire droit à leurs réclamations et aux RSI confisqués si tant est vrai qu’ils étaient légitimes et fondés.
Le temps en toute chose est bien l’autre nom de Dieu et de la vérité. La perspective de l’effet réparateur du temps devrait rassurer ceux qui sont convaincus que le gouvernement actuel gère mal le dossier.
En attendant qu’Affi Nguessan ou un autre gouvernement élu et démocratique , décide de réparer les responsabilités du gouvernement actuel dans les contrariétés subies par les populations ivoiriennes , qui ont cru et souscrit dans les entreprises d’Agrobusiness.
La dizaine d’hommes de loi et de droit , les hommes en armes , les opérateurs économiques insoupçonnés , et les acteurs publics présents dans l’affaire , -( à côté de milliers anonymes ) , même s’ils sont pour certains honteux de s’être fait “abuser” en attendant d’en savoir plus sur la viabilité du système de Retour sur investissements en l’absence de plantation , ne resteront pas sans essayer de récupérer les RSI à percevoir tôt ou tard.
Et pour cela , il faudra avoir les arguments pour convaincre un prochain gouvernement , sans oublier que ceux qui n’ont pas souscrit – et qui sont les plus nombreux – pourraient manifester pour empêcher que l’État prenne en charge des RSI dont ils ne sont pas convaincu de la pertinence.
Ils pourraient alors soupçonner ces futures nouvelles autorités de vouloir pomper l’argent public pour payer des RSI non fondés à des parents , à des amis qui leur feraient des rétro-commissions.
Pas facile d’être investi d’une charge publique de nos jours ….
Le remboursement en cours ne clôt pas le dossier . La bataille ne fait que commencer …
Alice Ouédraogo