L’une des phases du remboursement des souscripteurs de l’agrobusiness se heurte à de « nombreuses réclamations portant sur les listes des concernés », a révélé Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, au sortir du Conseil des ministres du mercredi 22 mars 2017.
4 phases dans le processus de remboursement des souscripteurs de l’agrobusiness ont été annoncées par Bruno Koné, conformément aux décisions du Conseil des ministres du 1er mars 2017. Suite à ce Conseil, a-t-il signifié, un administrateur-séquestre a été nommé le 14 mars en vue d’assurer l’opération de remboursement des souscripteurs.
Selon lui, relativement aux « phases 3 et 4, qui concernent les sociétés dont les soldes sont compris entre 0 et 18,34%, les nombreuses réclamations portant sur les listes des souscripteurs concernés exigent un approfondissement des vérifications ».
De même, a-t-il poursuivi, il est important que les travaux en cours de recherche de ressources cachées ou d’actifs aliénables se poursuivent.
« L’objectif étant de rembourser le plus possible de souscripteurs. C’est pour cela qu’il a été décidé de mettre les entreprises qui sont dans cette situation à la fin du processus, pour permettre que les recherches se poursuivent et que le maximum de ressources soit retrouvé », a expliqué Bruno Koné, par ailleurs ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste.
Il a ajouté : « Il faut savoir qu’un seul opérateur représente 63% des souscripteurs, donc 33 963 souscripteurs, que pour cet opérateur, le montant initial souscrit s’élève à 101 034 milliards de FCFA. Il y a eu des remboursements de ce qui s’appelle le RSI. Ils s’élèvent à 21,5 milliards de FCFA. Des déductions ont été faites sur ces montants. Et il est aujourd’hui établi que les montants à rembourser aux souscripteurs s’élèvent à 70 243 531 200 FCFA. Par rapport à cette somme, les montants disponibles sur les comptes de cet opérateur sont aujourd’hui de 9 042 000 000 FCFA».
Bruno Koné a, également révélé que « la phase 2 qui concerne les entreprises dont les soldes bancaires disponibles représentent entre 20 et 50% du montant de souscription démarrera » aujourd’hui, jeudi « 23 mars 2017 ».
Pour rappel, il a indiqué que la première phase a concerné 7 sociétés pour lesquelles les niveaux de ressources disponibles sont satisfaisants, parce qu’ils permettent aux souscripteurs de recouvrer entre 50 et 100% de leurs investissements.
« Cette première phase a effectivement démarré le 15 mars 2017 », a noté le porte-parole du gouvernement.
Pour être plus exhaustif, il a communiqué ces chiffres actualisés sur le dossier de l’agrobusiness : « Il a été enregistré en tout 21 sociétés. Il a été enregistré 53 593 souscripteurs pour 79 553 contrats. Ces souscripteurs ont investi un total de 101,600 milliards de FCFA. Et les ressources retrouvées à ce jour, parce que les recherches se poursuivent, sur les comptent des entreprises d’agrobusiness s’élèvent à 24,5 milliards de FCFA, ressources qui font l’objet de répartition entre les souscripteurs. »
Dans sa conclusion sur ce sujet, Bruno Koné a mis en exergue « la complexité et la difficulté » de la gestion de ce dossier.
Il a alors assuré : « Le gouvernement réaffirme encore une fois sa volonté et son obligation de protéger les souscripteurs. Parce que notre pays a des lois, il revient au gouvernement de s’assurer de la bonne application de ces lois. Le gouvernement a, par ailleurs, cette obligation d’assurer la protection des populations, notamment dans toutes leurs transactions financières. C’est ce qu’il est en train de faire dans cette opération qui est difficile. Beaucoup de confusion ont été faites. C’est pourquoi, je tiens à indiquer également que dans le principe, le business en agriculture ne pose pas de problèmes en Côte d’Ivoire. La difficulté ici, c’est que le terme agrobusiness a malheureusement été galvaudé, a été utilisé pour des pratiques qui ne concernent ni l’agriculture, ni toutes les opérations en aval dans la chaîne de valorisation des produits agricoles. (…) Donc, le gouvernement continue d’inciter les populations ivoiriennes qui le peuvent, à produire du vivrier, des produits de rentes, à continuer à exploiter la terre autant que cela est possible. Et il suffit de voir à travers les chiffres que nous venons d’indiquer, que ce ne sont pas les ressources qui ont manqué ou qui manquent pour le faire, quand on voit les sommes importantes qui ont été investies dans ces opérations. »
Alex A.