La Côte d’Ivoire a pris attache avec le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) pour la construction, sur ses terres, de l’Université mondiale du cacao, a annoncé vendredi à Abidjan, le ministre de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa.
Dans son discours de clôture de la 1ère édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC) officiellement ouverte la veille, le ministre a justifié cette ambition par le fait que le pays demeure le leader mondial de la production de cacao.
Au dire du premier responsable de l’agriculture ivoirien, cette Université dont on n’a pas besoin d’avoir un Doctorat pour y parvenir, vise à montrer « comment on consomme et on produit le cacao ».
Toute la chaîne des valeurs sera impliquée dans l’architecture de cette Université que le ministre présente comme le carrefour, au niveau international, sur le cacao et le chocolat et dont le financement est presque bouclé.
Le ministre de l’Agriculture a par ailleurs exprimé la gratitude du Président Alassane Ouattara aux producteurs et autres acteurs de la filière, pour leur contribution au développement national. Le cacao, a-t-il souligné, en plus d’être une matière économique et sociale, est devenu une matière culturelle en Côte d’Ivoire. « Aujourd’hui, le gouvernement veut affirmer la dimension culturelle du cacao parce que le développement du pays rime avec l’histoire du cacao », a-t-il noté.
Coulibaly Mamadou Sangafowa s’est en outre réjoui du record de 1 745 515 T, jamais atteint en matière de commercialisation de cacao, réalisé au cours de la campagne de commercialisation 2013-2014. « Dans la réforme du secteur, le gouvernement a toujours eu pour souci principal le revenu du producteur. C’est pourquoi au moins 60% du prix CAF est réservé aux producteurs », a-t-il relevé.
Sur la hausse du prix d’achat fixé mercredi pour la campagne principale 2014-2015 à 850 FCFA/KG pour le cacao bien trié et bien séché, en hausse de 100 FCFA/KG pour les campagnes principale et intermédiaire 2013-2014, le ministre a souligné cette « situation atypique parce que la loi de l’offre et de la demande veut que lorsqu’il y a une surproduction, le prix baisse ».
Au dire du ministre, l’un des défis à relever consiste à travailler à la consommation du cacao à travers le monde, en faisant en sorte que tous les pays, l’Afrique et surtout les Ivoiriens s’y intéressent. L’autre défi, c’est la transformation locale du cacao en faisant passer le taux actuel de 35% à 50% dans les tout-prochaines années.
Les JNCC ont également été l’occasion de rendre hommage au premier directeur général de la Caisse de stabilisation et de soutien des produits agricoles, feu le gouverneur de la BCEAO, Abdoulaye Fadiga. En outre, les six meilleurs producteurs nationaux et sociétés coopératives nationales (trois par catégorie) ont été distingués, en plus du Prix spécial Abdoulaye Fadiga décerné à la meilleure entreprise coopérative de cacao venue de Méagui.
Environ 500 invités dont des producteurs issus de l’ensemble des régions et des chocolatiers ont pris part à la 1ère édition des JNCC marquée par des expositions sur les services et produits de la chaîne des valeurs du cacao, une porte ouverte aux élèves et étudiants chez des acteurs de la chaîne des valeurs du cacao, des activités pour enfants, des points de dégustation de produits à base de cacao et un volet scientifique se déclinant en panels.
Organisée par le Conseil du café-cacao, les JNCC sont instituées par le décret n°2013-712 du 18 octobre 2013 signée par le Président de la République, en l’occurrence Alassane Ouattara. La JNCC est désormais célébrée chaque année, en début de campagne. La 1ère édition qui a porté sur le thème « Economie cacaoyère performante et durable pour une Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020 », a été officiellement ouverte par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, représentant le chef de l’Etat.
afrikipresse avec AIP