Le maire de Bouaké, Amadou KONÉ, a exposé les projets en cours de réalisation dans sa ville, lors de la conférence de Paris sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique.
Le ministre ivoirien des Transports et maire de Bouaké, Amadou KONÉ, a présenté les projets ambitieux visant à transformer sa ville en un pôle agro-industriel durable, lors de la conférence internationale de Paris qui s’est tenue le vendredi 7 février 2025. Organisé par SAS MOZA Consulting, sous l’initiative de S.E Liliane Marat Massala, cet événement portait sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique. Il a réuni plus de 400 participants dont experts, entrepreneurs et décideurs politiques afin d’explorer les leviers de financement et de formation pour libérer le potentiel agricole du continent.
Conférence de Paris : une mobilisation internationale pour l’agriculture africaine
L’objectif de la Conférence est de renforcer la souveraineté alimentaire africaine, d’encourager l’implication des jeunes dans l’agriculture et de mobiliser des financements durables pour assurer la transformation du secteur.
Les débats se sont articulés autour de deux tables rondes majeures : « Construire une Afrique autosuffisante en sécurité alimentaire », avec des témoignages d’experts sur les défis de la Déclaration de Kampala, et « Mobilisation des compétences et des capitaux pour l’agriculture », mettant en lumière les opportunités d’investissement et les programmes de formation en agrobusiness.
Amadou KONÉ appelle à l’action avec l’implication des collectivités locales
Amadou KONÉ a plaidé pour plus de pragmatisme dans la mise en œuvre des chantiers du PIDDA ainsi que de la Déclaration de Kampala sur la sécurité et la souveraineté alimentaire en Afrique : « Depuis des décennies, nous parlons de sécurité alimentaire en Afrique. Il est temps de sortir des discours et de mettre en place des projets pilotes structurants, où la jeunesse joue un rôle central. L’Afrique a tout pour réussir son autosuffisance alimentaire. Il nous faut maintenant agir, avec pragmatisme et détermination. »

Si cette Déclaration pose des bases solides, Amadou KONÉ a insisté sur la nécessité de décentraliser les initiatives agricoles et d’impliquer activement les collectivités locales : « La souveraineté alimentaire passe par des actions concrètes à l’échelle locale. Les mairies et régions doivent être des relais stratégiques pour la mise en œuvre de ces engagements. »
Bouaké, un laboratoire pour l’agro-industrie durable en Côte d’Ivoire
Le maire a exposé son plan stratégique “Bouaké Nouveau“, une approche intégrée visant à faire de sa ville un modèle de développement agro-industriel durable. Son intervention a mis en lumière le projet de ceinture de sécurité alimentaire de Bouaké, une initiative intégrée qui combine innovation technologique et logistique pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire.

Sous l’impulsion de la municipalité et avec le soutien du gouvernement ivoirien, Bouaké se positionne comme un modèle de développement agro-industriel. Plusieurs projets structurants sont en cours : la réalisation d’une plateforme logistique moderne pour le stockage, le conditionnement et la distribution des produits agricoles, la dynamisation du marché de gros pour faciliter la commercialisation des produits locaux, le développement de l’agriculture périurbaine avec des cultures sous serre et un système d’irrigation goutte-à-goutte ou encore la transformation locale via des unités de valorisation des produits agricoles.
Financement et partenariats : les clés du succès du projet de Bouaké
Pour concrétiser cette ambition, plusieurs mécanismes de financement sont mobilisés. Le maire a conclu un partenariat avec le secteur privé via le forum « Investir à Bouaké», qui a permis la signature de 14 accords de financement en janvier 2024. Il a aussi sollicité l’appui du gouvernement ivoirien pour réorienter des fonds vers l’agriculture périurbaine, tout en mobilisant des ressources locales via des levées de fonds municipales et régionales.
L’objectif est de rendre les collectivités locales autonomes et proactives dans la mise en place des projets, en complément des financements étatiques et internationaux. « L’État central doit s’appuyer sur les communes et régions pour accélérer la mise en œuvre de ces projets. Une gouvernance locale efficace permettra d’assurer une autosuffisance alimentaire durable », a souligné Amadou KONÉ.

Le succès des projets mis en œuvre à Bouaké permettront la réduction de la dépendance aux importations, la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, l’optimisation de la distribution des produits frais grâce à des infrastructures modernes. « Ce projet allie innovation technologique et développement durable pour faire de l’agriculture un moteur économique puissant », a déclaré le maire de Bouaké.
La conférence de Paris a réaffirmé l’urgence de passer des engagements aux actions concrètes pour l’agriculture africaine. La Déclaration de Kampala constitue une base essentielle, mais sa réussite dépendra de l’implication effective des gouvernements, du secteur privé et des collectivités locales. Le projet de Bouaké illustre cette transition vers un modèle durable et innovant, combinant infrastructures modernes, formations adaptées et financements stratégiques.
Yaya KANTÉ