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    Affaire 10 milliards de Ecom : les mensonges de Yedieti tombent malgré ses intoxications chez Bédié et les autres

    Affaire 10 milliards de Ecom : les mensonges de Yedieti tombent malgré ses intoxications chez Bédié et les autres
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 7 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    En Côte d’Ivoire la bataille entre René Yedieti et Ousmane Bamba, deux amis autrefois associés en affaires et désormais en conflit , continue d’alimenter des conversations.

    Ousmane Bamba croupit toujours en prison à titre préventif pour deux chefs d’inculpation (abus de biens sociaux et faux en écriture privée de banque et de commerce), pendant que l’instruction suit son cours et n’est pas encore terminée.

    Le plaignant René Yedieti espère obtenir que son associé craque, et accepte depuis la prison de lui payer 2,5 milliards Fcfa de dommages et intérêts.

    René Yedieti reproche à Ousmane Bamba d’avoir opéré un abus de biens sociaux sur l’ensemble des opérations de l’entreprise Ecom (Électronique Communication) , qui avait notamment pour clients Orange Côte d’Ivoire, Tamoil, la Cei et le Pnud d’une part ; et d’autre part d’avoir procédé à du faux (signature) dans les opérations bancaires.

    Au cours des dix dernières années , les structures ou entreprises travaillant avec Ecom lui ont permis de réaliser un chiffres d’affaires global d’environ dix milliards de Fcfa. Cela à priori n’est pas anormal, sauf que René Yedieti est dérangé par les importantes sorties d’argent espèces opérées par Ousmane Bamba.

    Après avoir échoué à obtenir à l’amiable un désintéressement sur l’ensemble des opérations pour avoir, selon lui, investi deux cent millions de Fcfa en tant qu’associé à hauteur de 50%, René Yedieti a formulé une plainte début novembre 2016.

    Son problème est de se faire donner sa part du gâteau dans une entreprise gérée de fait par son ami , après la démission du gérant statutaire. L’entreprise a depuis lors fonctionné sans gérant légal et statutaire , et sans commissaire aux comptes au mépris des dispositions de l’Ohada et des usages , malgré un chiffre d’affaires annuel au dessus de 250 millions de Fcfa.

    Si cela a pu être possible , c’est parce que dès le départ les deux associés ont librement décidé de s’octroyer une partie des prérogatives et pouvoirs d’un gérant statutaire : avoir concomitamment la signature sur les comptes bancaires de l’entreprise. L’un ne pouvait faire de retrait sans l’autre.

    Unis par la confiance de l’amitié, les associés ont signé des chèques en blanc pour faciliter les opérations. C’est cette opportunité utilisée qui est invoquée comme argument pour établir le faux en écriture privée de banque.

    Pour sa défense s’agissant d’abus de biens sociaux, Bamba Ousmane brandit un extrait de relevé bancaire de son entreprise Nouvelle PC Plus où il a fait un retrait d’un milliard vingt cinq millions de Fcfa le 11 novembre 2011.

    Quelques jours plus tard on trouve les traces de cet argent sur le compte d’Ecom . Il y a été déposé pour servir de caution dans le cadre d’un appel d’offres pour un marché de près de 2 milliards de Fcfa. Lorsque le marché a été obtenu, il a remis l’argent sur le compte de son entreprise d’où était sorti le milliard.

    Ousmane Bamba brandit également des attestations de service fait signées par la Cei et par d’autres structures qui lui ont payé de l’argent. Selon lui , l’argent a été payé à Ecom pour effectuer des prestations.

    ” Ces prestations pour lesquelles l’entreprise a été payée ont été effectuées convenablement. Ce n’est pas de l’argent sorti pour être mis dans sa poche , mais pour travailler. Ces dix milliards n’étaient pas à distribuer entre associés. Où est donc l’abus de biens sociaux , c’est à dire le détournement à d’autres fins des ressources de l’entreprise au détriment de l’entreprise “, interroge un proche du détenu ?

    De mémoire de milieux d’affaires ivoiriens , et loin des statistiques , c’est la première fois qu’un contentieux entre associés conduit immédiatement en prison ( à peine un mois après la plainte et juste au début de l’enquête) , alors qu’à tout point de vue le dossier est civil et commercial , mais pas du tout pénal , selon des sources.

    Qui informent que le plaignant a même mis en doute auprès du Procureur de la République , l’intégrité des services de la police économique en sollicitant que l’enquête soit confiée à la police judiciaire , qui n’est pas en premier ressort compétente pour les infractions non financières et économiques , même si l’initiative des services chargés des poursuites et enquêtes de justice , dépend du Parquet.

    Le plaignant ne s’est pas arrêté à cette suspicion illégitime à l’égard de la police économique, puisqu’il a choisi de se substituer au parquet pour porter une plainte complémentaire pour blanchiment d’argent .

    Le blanchiment d’argent est une opération qui consiste à introduire dans le circuit financier et économique licite et régulier des fonds d’origine douteuse , illicite ou inconnue .

    Selon René Yedieti , Ousmane Bamba aurait – à travers la société Ecom , dont il à lui-même participé à la création , au développement et dont il réclame les bénéfices en terme de dommages et intérêts en tant qu’associé à hauteur de 50% – contribué à une entreprise de blanchiment d’argent.

    L’origine douteuse , illicite ou inconnue dune opération de blanchiment d’argent peut être les détournements de deniers publics , le vol , les ressources issues de faits de corruption , ou encore des ressources de trafic de drogue.

    Il s’agit d’un vrai crime qui ne court pas les rues , et qui en général ne fait pas l’objet de plaintes de particulier ou de personnes physiques , qui se contentent de faire une dénonciation aux autorités judiciaires, en vue d’engager les poursuites.

    Un simple litige entre associés est en train de dériver , laissant impuissants tous les amis et toutes les bonnes volontés qui tentent d’intervenir , et qui après un premier essai de médiation , entrent en brousse !

    Cela est d’autant plus difficile que René Yedieti a fait le tour des personnalités qui comptent en Côte d’Ivoire : Henri Konan Bédié , Sarrassino du cabinet du Président Ouattara ( avec qui il partage le fait d’être originaire de Sinematiali ), l’ancien ministre Cissé Bacongo , et même le ministre de la justice , etc…, pour expliquer sa version des faits et solliciter appui et protection.

    C’est après qu’il a fait le tour de tout ce beau monde que le ministre ivoirien de la justice – qui avait pourtant été saisi sans suite pour une intervention par René Yedieti- a été interpellé sur le dossier Ecom et le cas Ousmane Bamba par sa hiérarchie intoxiquée en ces termes : ” Les juges veulent mettre aux arrêts Ousmane Bamba mais le ministre de la justice s’oppose “.

    Choqué par une telle intoxication alors qu’il ne connaît d’Adam et Eve Ousmane Bamba , le ministre Sansan Kambiré a demandé à la justice de faire son travail comme elle le souhaitait.

    Auparavant le ministre n’avait pas du tout dit le contraire. Il avait simplement indiqué son sentiment sur l’affaire à René Yedieti qui le sollicitait pour une intervention , au motif que Ousmane Bamba raconte qu’il est intouchable parce qu’il aurait le soutien des plus hautes autorités du pays.

    On voit bien maintenant qui croupit en prison , malgré le prétendu soutien des plus hautes autorités du pays . On voit qui a vraiment du soutien , et qui a mêlé des politiques a un contentieux purement civil et commercial , qui devait même se régler au tribunal du commerce.

    Ousmane Bamba , ses proches et amis refusent de perdre espoir . Ils sont convaincus que la vérité finira par triompher. C’est pour cela que le détenu a refusé de signer depuis la prison , un engagement à ne pas poursuivre René Yedieti lorsqu’il sortira un jour de prison.

    Quand cette requête lui a été faite , et quand il a appris la plainte complémentaire pour blanchiment d’argent ( le dernier ” kata” de son adversaire ) , il a tout compris et a souri : les mêmes armes utilisées par René Yedieti finiront bien par se retourner contre lui.

    Une enquête de Ouédraogo Alice

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