Deux semaines après l’annonce de l’opération de sécurisation de la zone aéroportuaire, suite à la mort d’un adolescent dans le puits du train d’atterrissage du vol Air France en provenance d’Abidjan, à Paris, le 8 janvier 2020, le ministre des Transports Amadou Koné, a reçu le samedi 25 janvier 2020 à son cabinet des responsables de l’aéroport, et d’autres entités concernées ( ministère construction, mairie ), pour faire le point des mesures annoncées d’une part, et d’autre part des représentants des populations à déguerpir sur un périmètre de 200 mètres autour de l’aéroport.
Recevant les responsables de AERIA, ANAC, la Mairie et Ministère de la construction dans un premier temps,
le ministre Amadou Koné a réaffirmé la détermination du gouvernement de créer une zone tampon de sécurité autour de l’aéroport, et a rassuré du déroulement souple de l’opération.
« Je ne veux pas d’amalgame entre le plan de sécurisation de la zone aéroportuaire que nous avons décidé après l’incident survenu le 8 janvier 2020 avec le jeune décédé, et les autres projets annoncés depuis octobre 2019 par le préfet d’Abidjan, le ministère de la construction et Aeria. Deuxièmement, je demande que soit mise à la disposition de la presse, la vidéo montrant le jeune en train de s’agripper au train d’atterrissage, car beaucoup pensent qu’il est impossible qu’un enfant de 14 ans puisse sauter une clôture et se retrouver là; enfin, il faudra faire le point des mesures annoncées, concernant le salon ministériel, l’espace GATL, le renforcement de la vigilance sur les points d’accès surtout côté aérogare sud, l’équipement de la gendarmerie, le renforcement des barbelés, l’éclairage de tout l’espace aéroportuaire, le renforcement des caméras anti-intrusion ect » , a-t-il fait savoir aux responsables aéroportuaires avant d’annoncer une deuxième visite le mardi 27 janvier 2020 à l’aéroport pour constater l’exécution effective de ces mesures.
Adjouffou : libérer 50 mètres de la phase 1 sans délai (Amadou Koné, Côte d’Ivoire)
Échangeant avec une délégation de l’association CGQ quartier Céleste, conduite par son président, Gourizro Bi Bottyh, Mme Bakayoko Dia présidente de l’union des quartiers zones aéroportuaires (UQZA) et l’Imam Traoré Alassane, en présence de MM. Eholé Manlan chef de service population et statistiques à la Mairie de Port-Bouët, et et Darriau Gilles , Directeur général de AERIA. le ministre des Transports, Amadou Koné a fait des précisions sur les dispositions prises par le gouvernement en faveur des populations dans le cadre des mesures de sécurisation de l’aéroport d’Abidjan.
Au nombre des mesures de sécurité prises par le gouvernement ivoirien, outre les mesures indiquées plus haut, se trouve la libération d’une emprise de 200mètres autour de l’aéroport. Une mesure qui fait plus de bruit que les autres.
« Pour des raisons de sécurité et de sûreté je ne vais pas vous dire exactement le jour que les machines viendront chez vous. Ce que je peux vous dire c’est de libérer les 50 mètres de la phase I immédiatement. Et le gouvernement est déterminé à créer une zone tamponde sécurité de 200 mètres autour de l’aéroport tout en sachant que l’espace allant de la clôture de l’aéroport à la fin de la zone Aero-cité fait 3km.
La zone Aero-cité fait 3700ha autour de l’aéroport. Ainsi il a été décidé que dans un premier temps (phase I, ndlr) nous nous attaquons à la zone, la moins habitée, celle concernant la couronne Nord côté GATL et qui a commencé avec la libération d’Euro canal le jeudi 23 janvier 2020. Cette phase qui vise 200 mètres côté Nord va se poursuivre cette fois côté EST et Sud de l’aéroport, route Centaures Routiers pour un périmètre de 50 mètres. La deuxième phase qui commencera début mars 2020, va voir le prolongement du périmètre Zone EST et Sud sur 150 mètres pour atteindre les 200 mètres souhaités » a insisté Amadou Koné.
Il a fait les précisions suivantes :
« Cette opération ne vise pas à déloger comme on l’entend des pauvres pour installer les riches ou des nouvelles entreprises. Toutes les sociétés comprises dans le périmètre des 50 puis 150 mètres, sont concernées. Seuls, le collège et les 3 établissements primaires qui se trouvent dans ce périmètre ne seront pas touchés. Nous allons trouver un site de recasement vers la route de Bassam, toujours dans les 3700 ha de l’Aero-cité pour ceux qui le souhaitent et une navette de transport pour les élèves qui resteront ».
Pour l’accompagnement des populations, le ministre a annoncé une aide financière dont le montant n’a pas été défini. Un comité de suivi et d’évaluation composé des représentants des collectifs des déguerpis, la mairie, le ministère des transports, le ministère de la construction et Aeria a été mis en place. Sa mission sera de recenser tous les occupants des périmètres concernés, d’informer et de sensibiliser les populations et de veiller à l’exécution des mesures annoncées.
Philippe Kouhon
