Les deux sites d’accueil et de transit construits pour l’accueil en Côte d’Ivoire de réfugiés venant du Burkina Faso, ne sont pas des lieux de constructions de villas de luxe.
Comme il l’a annoncé, le gouvernement ivoirien met en place deux sites d’accueil et de transit pour les réfugiés burkinabé fuyant leur pays. Ces sites d’accueil et de transit vont demeurer des infrastructures étatiques pouvant servir à d’autres choses plus tard. Par ailleurs, ils ne sont pas des villas VIP à mettre en parallèle, ou en opposition avec les conditions de vie de certaines populations ivoiriennes.
La situation n’est pas spécifique à la Côte d’Ivoire
Après le recensement biométrique de 4.235 réfugiés Burkinabè sur les 18.846 estimés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), la Côte d’Ivoire aménagera deux sites de transit dans les départements de Ouangolodougou (nord) et Bouna (nord-est), destinés à accueillir ‘’provisoirement” ce flux de réfugiés du Burkina Faso fuyant les violences djihadistes , a annoncé mercredi 12 avril 2023, le Conseil national de sécurité (CNS), présidé par le président Alassane Ouattara. Le chiffre est loin de celui des réfugiés maliens au Burkina Faso.
« Le Burkina a vécu la même chose avec des dizaines de milliers de réfugiés touaregs et autres maliens. Ils atteignaient parfois le chiffre de 25000. Beaucoup étaient rentrés. Pour certains, c’était eux le diable mais en réalité il n’en était rien. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est loin du chiffre de réfugiés maliens au Burkina », dit une source Burkinabè sous couvert d’anonymat.
Selon le rapport du 30 avril 2023 du HCR, 35.869 réfugiés maliens ont été accueillis au Burkina Faso. Ces personnes qui fuient la crise malienne à l’instar de la crise Burkinabè ou encore ivoirienne en 2011, n’ont rien à voir avec les communautés étrangères , volontairement et régulièrement établies dans des pays étrangers.
Par exemple la communauté cubaine aux États-Unis ou encore la Communauté ivoirienne à travers le monde , ne constitue aucune bombe sociale à retardement pour le pays d’accueil.
De la construction des centres d’hébergements au nord de la Côte d’Ivoire là où certains réfugiés ivoiriens louaient des appartements ou étaient parqués dans des camps de réfugiés
La question que certains observateurs se posent est pourquoi les Autorités ivoiriennes construisent des centres d’hébergements au nord de la Côte d’Ivoire là où certains réfugiés ivoiriens louaient des appartements ou étaient parqués dans des camps de réfugiés.
Le communiqué du CNS du 12 avril 2023 est clair : aménagement de deux sites de transit dans les départements de Ouangolodougou (nord) et Bouna (nord-est), destinés à accueillir ‘’provisoirement” en attendant que ces réfugiés retournent chez eux.
On est ici loin de construire des appartements luxueux pour des privilégiés réfugiés.
L’État d’accueil des réfugiés a pour obligation de leur trouver, selon ses moyens, le cadre d’accueil disponible.
Aussi, le discours qui dit que ces flux migratoires profitent forcément à un pouvoir politique national est de nature à saboter l’élan de solidarité et d’hospitalité légendaires de beaucoup de pays africains. En Côte d’Ivoire, il n’y a aucun projet visant à modifier la composante de la population ivoirienne. C’est un discours de ce genre qui avait mis le feu aux poudres en Tunisie.
Philippe Kouhon