La commission climat pour le sahel a tenu une réunion consultative dimanche 22 septembre 2019 au siège des Nations unies, en marge du sommet de l’organisation sur le climat su lundi 23 septembre 2019. Une occasion pour le Président de la commission de l’Union africaine, Mahamat Moussa Faki d’élever la voix face aux promesses non tenues des pays développés.
« Le sahel fait face à une multitude d’insécurité. Cette zone depuis quelques années, fait face au terrorisme et à l’extrémisme violent. Ce qui bloque tous les efforts de développement. De par sa position géographique le Sahel est devenu le passage de trafic de tout ordre, les armes, les êtres humains ect (…).Je fréquente cette maison (siège des Nations unies, ndlr) depuis dix ans.
Très souvent et parlant du Sahel dont je suis moi-même originaire, une multitude de stratégies ont été conçues et annoncées. Très peu concrètement sur le terrain a été réalisé. Est-ce qu’on va continuer sincèrement ces messes, ces bonnes intentions, alors que la situation se dégrade au quotidien?
Ce sont des pays, des États qui font face au quotidien à des conflits. Des écoles, des dispensaires sont fermés au Burkina Faso. Les Forces de défense et de sécurité de ces pays mises à rude épreuve. 20%, 25%, 30% du budget de ces pays sont consacrés aux questions de sécurité, alors que les gens manquent d’eau, de nourriture et de soins(…) Sincèrement, le fameux fonds vert dont on parle tant est où ?
Je crois qu’on ne peut pas continuer à faire des promesses, à entretenir ce genre de discours pendant que des gens meurent chaque jour des effets conjugués de tous ces discours(…).
La question du climat est aujourd’hui à l’ordre du jour de cette assemblée générale. On parle beaucoup de l’Amazonie à juste raison. On va également évoquer le bassin du Congo(…).
Sincèrement s’il y a un message c’est de faire suivre l’acte à la parole. Aujourd’hui tout a été dit sur le sahel, tout est connu. Il ne reste que des actions concrètes » a dit le président de la commission de l’union africaine (UA).
C’est à Copenhague au Danemark en 2009 que les pays occidentaux avaient promis lors de la COP15 de mobiliser à partir de 2020, la somme de 100 milliards de dollars chaque année pour aider les pays du Sud à lutter contre le changement climatique et 10,2 milliards de dollars pour le fonds vert.
À la veille de cette échéance, on est loin d’atteindre cet objectif, d’où le cri de cœur des dirigeants africains.
Il faut enfin noter que dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de Paris (Cop21), les dirigeants africains n’ont enregistré que 3,41 milliards dollars pour le financement du plan d’investissement climat pour la région du Sahel (PIC-RS 2018-2030). C’était au cours de la réunion de la commission climat pour le sahel le 26 février 2019 à Niamey.
Philippe Kouhon, envoyé spécial à New-York