Ernest BOMPOMA Ikele, est écrivain congolais, nouvelliste et romancier. Il a à son actif deux œuvres : « le chaos » et le « compte à rebours ». Sur le stand congolais à Conakry, Afrikipresse l’a interrogé.
Vous êtes auteur venant d’un pays invité d’honneur, quelles sont vos premières remarques aux premières de ces 72 h du livre à Conakry?
Je suis comblé et émerveillé quand j’arrive ici et je découvre la Guinée pour la première fois. Je me rends compte que les amis de la culture sont très bien organisés. L’accueil qui nous a été réservé, l’organisation qui s’est faite à l’interne, ça m’a émerveillé. Je suis très ravi puisque je rencontre vraiment le monde de la culture à ce salon. Je constate que la Guinée a fait intervenir le gouvernement au plus haut niveau. Le fait que le premier ministre se soit déplacé pour venir ouvrir ce salon du livre, est appréciable. C’est un grand honneur pour moi de constater que certains amis accordent vraiment de l’importance à la culture.
Quels sont vos attentes au sujet du salon du livre de Conakry ?
C’est de pérenniser la relation qui s’est établie entre la culture guinéenne et congolaise à travers ces 72 heures du livre. Nos attentes c’est de voir nos œuvres prises en compte dans certaines bibliothèques et dans certaines sphères, parce que quand nous avons grandi, nous avons été formés par les œuvres ouest-africaines, plus particulièrement celles de la Guinée. Nous considérons jusqu’à présent que Camara Laye est notre père spirituel orienté en matière de culture. Nous avons étudié l’Enfant Noir. Cet enfant noir a été un déclin en quelque sorte vis-à-vis de notre travail littéraire. C’est pour cette raison que nous avons aussi pensé que nous pouvons faire un “Enfant noir” congolais qui se retrouve aujourd’hui en Guinée.
La Guinée et le Congo Brazzaville sont deux pays miniers, et le thème des 72h porte sur les mines. Quelle analyse faîtes-vous de ce choix?
Aujourd’hui je crois qu’il s’agit bien de la diversification de l’économie. On ne peut plus compter sur une seule ressource. Et très souvent dans nos pays africains on a eu à privilégier certaines ressources alors qu’il y a qui sommeillaient. Donc, il s’agit des les diversifier afin que nous ne soyons pas surpris. Aujourd’hui il y a la chute du baril de pétrole, et on est pris du coup, et on ne peut finalement avoir des moyens pour financer les activités. Or, lorsque la Guinée se réveille aujourd’hui pour parler des mines, c’est une initiative louable parce qu’elles sont un facteur très important dans l’économie d’un pays.
Vous êtes auteur de deux ouvrages, brièvement c’est quoi leurs contenus ?
« Le chaos » est un recueil de nouvelles qui promène le lecteur à travers une vie quotidienne confuse : Pondo, ”personnage principal” entreprend un voyage dans l’espoir de sauver sa mère malade, mais il n’arrive pas à destination à cause de l’irresponsabilité des dirigeant, appuyée par la mauvaise de Yolo le chauffeur et de Kotazo le boy-chauffeur.
Le second, « le compte à rebours » , c’est un roman qui raconte la vie de Zambo. Infirmier diplômé d’État, il est affecté, à l’issue de son intégration à la fonction publique, dans l’une des structures sanitaires que compte la ville de Cefa. Très vite, il est déçu par l’atmosphère qui y règne, caractérisée par l’intégrisme, le tribalisme, l’incivisme, l’insécurité, l’immoralité, l’escroquerie, le népotisme et de nombreuses autres antivaleurs. Malgré tout, il résiste et persévère jusqu’à l’aboutissement d’une ambition heureuse rejetée par les intégristes et les forces du mal, celle de la délocatlisation de la ville de Cefa, siège de tous les maux.
Plongé dans une mort artificielle, Zambo assiste aux interminables procès contre les morts qui doivent répondre de leurs actes commis dans le monde des vivants. Autrement dit, c’est le temps du compte à rebours pour tous, etc.
Par Aliou BM Diallo