La commémoration des 56 ans de la fête nationale de la Côte d’Ivoire a été marquée par des actes forts que sont la journée nationale d’Excellence qui est à sa quatrième édition , le traditionnel message à la Nation du chef de l’État , la cérémonie officielle de défilé militaire et de distinction.
À côté de ces actes solennels et à caractère national , il faut noter que dans les communes , régions , départements et sous préfectures du pays ( tout comme à l’étranger ) , sous les auspices des préfets , des sous-préfet , des députés , des maires ( ou des ambassadeurs ) , des cérémonies éclatées de commémoration ont été organisées.
Comment oublier les activités spontanées dans le milieu de la culture et des sports , dans les bars, maquis et restaurants , sans oublier au sein des familles ? Comment exclure des temps forts , ces réjouissances organisées par chaque citoyen , les couleurs nationales en peinture sur certaines maisons , portées en drapeaux sur des édifices , arborées dans les administrations et sur les habitations des particuliers , en habits , en cravate, et autre symboles pour marquer l’attachement à la Nation , l’adhésion à la Côte d’Ivoire, et le désir de partager une communauté de destin ? Mention spéciale aussi à cette caravane des Jeux de la Francophonie.
En vérité le 7 Août est la seule fête , la seule célébration de consensus pour les Ivoiriens et pour les Ivoiriennes. Si on prend une à une les fêtes du calendrier et les différentes célébrations en Côte d’Ivoire , on peut trouver une raison pour telle ou telle personne de ne pas se sentir concerné.
Même le 31 décembre qui semble avoir un caractère plus ou moins universel , peut être contrarié par le calendrier musulman , ou le rite du Nouvel an chinois , ou par un autre citoyen , selon ses convictions spirituelles, philosophiques ou religieuses !
La Fête nationale de la Côte d’Ivoire reste la seule célébration qui fait l’unanimité , n’en déplaise à ceux qui font la fine bouche pour une raison ou pour une autre ! D’ailleurs on dit de moins en moins, la célébration de l’accession à l’indépendance, que la célébration de la Côte d’Ivoire elle-même, à travers l’expression les 56 ans de la Côte d’Ivoire qui s’impose à tous ! C’est de la célébration de l’existence même de la Côte d’Ivoire qu’il s’agit , de son existence en tant que pays, en tant qu’entité ayant une personnalité juridique. Comment tenter d’ignorer et de banaliser cette réalité forte ? Certains parlent de “56 ans de Dépendance ” et non d’indépendance ! Liberté d’expression et de pensée certes , mais quelle injure , quelle ingratitude à l’égard des pères fondateurs !
Comment vouloir réduire à néant ce combat émancipateur , cette histoire notre qu’on nous enseigne, cette histoire qui n’est pas écrite par le colonisateur, cette exaltation de notre fierté pourtant tant par les intellectuels de gauche, que de droite? L’espoir déçu des “Soleils d’indépendance” ne peut servir de raison, pour brûler cette histoire nôtre ! Cela dit qui sont ceux-là mêmes qui vilipendent notre indépendance ? Si ce sont des pro-Gbagbo, il faut déplorer cet état de fait en mettant tout simplement cette attitude sous le compte de la douleur toujours ressentie de la perte du pouvoir et du sort de leur leader principal ; puisque durant la dizaine d’années qu’il a passées au pouvoir, Laurent Gbagbo a célébré comme jamais la Fête nationale avec honneur et fierté !
À aucun moment il n’a tergiversé sur la force et la valeur de cette date ! Même pendant la polémique de la célébration du cinquantenaire de ces indépendances ( dépendances) , il n’a pas hésité à apporter son soutien au combat des pères fondateurs , volant quelques fois même au secours de Félix Houphouët-Boigny, critiqué souvent pour ses choix !
Par ailleurs, même si c’est de moins en moins, le cas Koné Katina , alors porte-parole de Laurent Gbagbo, avait souvent depuis Accra où il est en exil, fait des adresses à la Nation à l’occasion du 7 Août.
Il convient donc de ne pas entrer dans les petites polémiques actuelles, et de rappeler que depuis toujours , des opposants ou acteurs politiques ont toujours agi de la même façon, pour éviter d’aider ( croient-ils) , les tenants momentanés du pouvoir , à tirer des dividendes politiques de l’adhésion de tous à la célébration du 7 Août ! La fête nationale reste la seule fête de toutes les Ivoiriennes et de tous les Ivoiriens d’origine et d’adoption comme savait si joliment le dire le Père fondateur, pour intégrer dans une même mystique toutes les filles et tous les fils du pays. Elle est également la fête des mais du pays.
La fête nationale est , à travers l’adhésion à la Côte d’Ivoire , à ses institutions , à sa devise , à ses symboles , à son hymne national , aux Éléphants footballeurs , athlètes, et autres hommes de culture qui oeuvrent à hisser haut les couleurs et l’honneur du pays , un grand moment de cohésion et de communion.
Elle n’a pas été célébrée avec le faste que les aînés ont connu durant plusieurs années ; toutefois elle a été sentie , elle s’est fait sentir parce qu’elle n’a pas du tout été morose.
Le président Alassane Ouattara avait bien envisagé le retour des célébrations tournantes , mais ce n’est que partie remise, même si les visites d’État dans le pays, ont donné un avant goût, du retour de ces grands rendez-vous houphouetiens d’autrefois !
Après la célébration du 07 août 2016, vivement le centenaire dans 44 ans en 2060 , alors que le pays aura été irrémédiablement émergent !
Charles Kouassi