AFRIKIPRESSE-CONAKRY. La liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques, qui reposent sur la liberté d’opinion, la liberté mentale et d’expression. Depuis 1993, le 3 mai de chaque année est consacrée à la célébration de liberté de la presse dans le monde.
Cette année, le jubilé de la journée mondiale de la liberté de la presse est placé sous le thème: « laissez le journalisme prospérer ! Vers une meilleure couverture de l’information, l’égalité des sexes et sécurité a l’ère du numérique ».
En prélude au 3 mai, des journalistes Guinéens ont donné leur avis par rapport à l’exercice du métier de journaliste dans leur pays.
Mohamed Komah, journaliste
« Moi je pense que les journalistes sont libres de façon générale. Ils ne sont pas privés de cette liberté de parler dans le pays. Mais mon constat est que la guinée brille par le non respect de l’éthique et de la déontologie . Il suffit juste d’écouter les ondes ou de lire un article pour se faire tout de suite une idée. C’est d’ailleurs pour cela certains sont attaqués lors des manifestations de rue. Bref la liberté de la presse existe mais cette même presse est manipulée par des groupes d’hommes. Parlant de l’égalité de sexe dans ce métier chez nous , il est difficile pour les femmes de s’intégrer dans le milieu. Elles sont souvent la cible des hommes qui les utilisent pour du sexe. Donc j’en appelle à la responsabilité des patrons de presse , des rédacteurs en chef d’arrêter d’abuser des filles qui rêvent de briller dans ce métier. »
Amadou Kendessa Diallo, journaliste
« En Guinée, la liberté de la presse prospère bien malgré quelques couacs. Nous retiendrons pour 2014, la suspension d’Amadou Diouldé par les autorités du pays, la non accréditation de Mouctar Bah de RFI, la violence perpétrée contre les journalistes par des gendarmes et des policiers. Bref on peut noter en Guinée qu’entre les journalistes et les forces de l’ordre, il y a toujours un climat de méfiance.
Parlant des autorités, on sait qu’elles tentent toujours par tous les moyens y compris les intimidations à faire taire les plus critiques. Le ministre de la Communication a menacé de mettre au pas tous les journalistes indélicats. Tout ceci ne favorise pas l’émergence d’une presse libre et indépendante. Mais le combat continue. Côté égalité de sexe, on déplore le faible effectif des femmes surtout dans la presse écrite et en ligne. »
Ciré Baldey, journaliste
« Il faut dire que sur place, il y a beaucoup à faire. Parce qu’en matière de couverture notamment, il y a des activités où on s’en prend à des journalistes surtout les marches de l’opposition. Ils ne sont tolérés ni par les manifestants, ni par les forces de l’ordre. Nous pensons que dans un pays qui veut respecter la liberté d’expression, on devrait s’atteler à protéger les journalistes qui ne font que leur travail d’informer les populations à la base. »
Aliou BM Diallo