23 étudiants des UFR SFA (Sciences fondamentales appliquées) SN (Sciences naturelles) et STA (Sciences et technologies de l’aliment) de l’université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé (Côte d’Ivoire) titulaires d’un Master 2, dénoncent le coût élevé de leur inscription en thèse (300 000 Fcfa contre 90 000 Fcfa). Le directeur de la scolarité centrale de ladite université s’explique.
« Chers camarades, rien ne s’obtient sans sacrifice de soi-même. Nelson Mandela, soutenu par le peuple noir, a vaincu l’apartheid en 1991 en Afrique du Sud. Viens participer à la réunion du vendredi 22 septembre 2017 à 10 h à l’université NanguiAbrogoua. Ordre du jour : finaliser le courrier qui sera transmis aux autorités, syndicats des enseignants et étudiant de l’UNA ». Tel est le contenu du Sms reçu par Afrikipresse mercredi 20 septembre 2017 émanant d’une source proche du dossier dont il est question.
Il s’agit d’un appel au rassemblement pour l’élaboration d’une stratégie de lutte commune qui implique 24 étudiants titulaires d’un Master 2 de l’université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé depuis 2015. Ces étudiants disent vouloir dénoncer l’attitude de « deux poids, deux mesures » dont ils seraient victimes de la part des autorités de ladite université. La direction de la scolarité leur demanderait de payer 300 000 fCfa pour s’inscrire au titre de l’année 2017-2018 au lieu de 90 000 fCfa, à cause d’une situation qui n’est pas née de leur fait.
Afrikipresse les a rencontrés. Ils expliquent : « nous avons obtenu notre Master 2 en 2015. Par faute d’encadreurs pour la thèse, on nous a demandé d’attendre un an afin que quelques places se libèrent. Je précise qu’à l’université d’Abobo-Adjamé, le quota d’étudiants à encadrer pour chaque professeur est fixé à 4. Après un an d’attente donc, nous revenons pour nous inscrire et là, on nous demande de payer 300 000 fCfa comme pour les fonctionnaires ou pour ceux qui ont quitté l’université. Nous ne sommes pas d’accord et nous protestons ».
Afrikipresse s’est alors rendu à l’université Nangui Abrogoua pour en savoir plus sur cette autre affaire de frais élevés d’inscription. Nous y avons rencontré le directeur de la scolarité centrale, le Docteur Fêtê Ernest.
Il explique : « ce dossier existe bel et bien. Mais, les interprétations ne sont pas toujours justes. L’inscription, pour l’instant, dans nos universités, est annuelle. Et quand une année passe, l’étudiant qui n’est pas inscrit n’est plus étudiant. Si l’année suivante, il veut se réinscrire, il fournit des dossiers pour dire pourquoi il n’a pas été inscrit. Ainsi, quand un étudiant qui a fini son Master ne s’est pas inscrit l’année suivant, il n’est plus dans nos fichiers. Il est considéré comme parti. Dans ce cas-là, quand il revient, il revient pour son propre compte. Il n’est plus étudiant régulier sauf s’il vient nous présenter les dossiers qui militent en sa faveur. Puisque nous donnons la possibilité aux étudiants de revenir sans problème en leur donnant des attestations de suspension ou d’annulation. Par exemple, pour l’étudiant inscrit qui est admis à un concours, lorsqu’il s’en va, il peut faire une demande de suspension. Nous lui donnons une décision de suspension pour 3 ans. Si les 3 ans passent qu’il n’est pas revenu, s’il revient, il n’est plus étudiant régulier.
Le cas qui est posé est donc vrai, mais quand on dit deux poids, deux mesures, ce n’est pas vrai. Parce que les étudiants dont il s’agit ne se sont pas inscrits après leur Master 2. En fait, ici, chaque enseignant à un nombre d’étudiants à encadrer. Et c’est fait de sorte que chaque fois qu’un étudiant sort du lot d’un professeur, celui-ci a le devoir de prendre un autre étudiant pour combler le trou pour atteindre le quota. Donc un étudiant qui, après le Master n’a pas d’encadreur, doit signaler cet état de fait. Et c’est ce que les étudiants dont il s’agit n’ont pas fait. Ils n’ont pas signalé à la scolarité qu’ils n’avaient pas eu d’encadreurs. Or, chaque année, nous mettons les fichiers à jour. Ils ne sont donc plus dans nos fichiers.
Cette année, ils sont venus me voir. Sur leur liste, il n’y avait que deux qui étaient venus se signaler lorsque le problème d’encadreur s’était posé. Ils sont même venus avec le Professeur qui devait les encadrer pour prévenir l’administration. Ce sont ceux-là qu’on a inscrits à 90 000 Fcfa. Sinon, il n’y a pas deux poids, deux mesures. Les autres, je leur ai demandé de retourner dans leur UFR pour poser le problème, afin que l’UFR saisisse le président de l’université afin que ce dernier décide. Puisque, nous à la scolarité, nous ne recrutons pas.
Seul le président peut donner les instructions. Moi, je ne peux pas prendre sur moi de les inscrire au tarif régulier. C’est seulement le président qui est l’ordonnateur qui peut décider. Je leur donc montrer la démarche. En la matière, il y’a déjà eu un cas ; celui des handicapés. Les handicapés sont venus me voir pour me demander de réduire le coût de l’inscription pour eux. Je leur ai demandé d’aller voir le président de l’université. C’est ce qu’ils ont fait. Et le président a pris la décision de leur faire payer 45 000 Fcfa au lieu de 90 000 fCfa. Moi, je ne fais qu’appliquer les textes ».
Nous retournons vers les étudiants avec les explications du directeur de la scolarité centrale. Ils confirment avoir eu des rencontres avec le Directeur Fêfê Ernest. Ils confirment aussi les dires de ce dernier. Pourquoi alors ne font-ils pas la démarche vers l’UFR ? Mystère d’une lutte…
Chris Monsékéla