Malgré l’excellente performance économique de certains pays, le continent africain reste confronté à des défis majeurs. Mais la société civile s’organise et de nombreuses ONG locales voient le jour. Que ce soit sur le plan économique, démographique ou environnemental, l’Afrique est un continent d’avenir. D’après la Banque mondiale, la région montre des signes de reprise et la croissance devrait y atteindre 2,6 % en 2017.
Le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Angola, les principales économies du continent, enregistrent un rebond après le ralentissement brutal de 2016, tandis que sept pays (Côte d’Ivoire, Ethiopie, Kenya, Mali, Rwanda, Sénégal et Tanzanie) continuent de montrer une résilience économique, aidés en cela par la demande intérieure.
Certes, le continent est toujours confronté à des crises, et la croissance inclusive demeure le principal défi de la région. Mais si les progrès sur le front du développement humain restent inégaux, la Banque africaine de développement (BAfD) estime que « 18 pays africains ont désormais un niveau de développement moyen ou élevé et le nombre de personnes vivant dans la pauvreté est en recul ». Mais si les performances sur le plan de la gouvernance économique et politique s’améliorent, le continent doit continuer les efforts en matière d’utilisation des ressources publiques par les gouvernements, de fourniture des services sociaux et d’amélioration de la qualité de l’environnement.
La société civile s’organise
La bonne nouvelle est que les Africains peuvent désormais compter sur une société civile qui s’organise sous forme de collectifs et associations afin de réunir toutes les énergies nécessaire dans la quête de solutions durables pour le développement. La lutte contre la faim, l’alimentation, la santé, l’agriculture, l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement, l’élevage ou encore le crédit aux petites entreprises sont autant de domaines investis par les ONG qui voient le jour un peu partout en Afrique. Ces associations réalisent des opérations, parfois ponctuelles et à petite échelle, qui recherchant la participation des populations le plus fragiles et visent à répondre aux besoins essentiels de celles-ci.
WAAF: la lutte contre le Sida au Ghana
La fondation Waaf (West Africa AIDS Foundation) est une ONG ghanéenne consacrée à la lutte contre le SIDA et l’aide aux séropositifs. Très professionnelle, elle dirige un centre de traitement et de soins pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA. La fondation a également mis en place des programmes de proximité à Accra, la capitale ghanéenne.
Little Light: pour la justice sociale en Ouganda
L’ONG Little Light intervient quant à elle dans les quartiers les plus pauvres et les plus peuplés d’Ouganda. Née d’une aventure israélo-ougandaise, elle permet aux enfants des bidonvilles d’accéder à une meilleure éducation et favorise ainsi l’émergence de la justice sociale. Exclusivement cantonnée à l’Ouganda, cette ONG est reconnue pour son travail qu’elle mène depuis de longues années au contact des populations défavorisées.
Fondation Nelson Mandela, poursuivre le rêve de Madiba
Pour sa part, la Fondation Nelson-Mandela a pour objectif de poursuivre le travail entrepris par le célèbre dirigeant sud-africain en améliorant les conditions de vie des populations les plus défavorisées. Elle intervient dans des domaines aussi variés que la pauvreté, la liberté, la maladie ou l’oppression.
Tostan: transmettre le savoir en langue idiomatique
Particulièrement inédite dans le milieu des ONG africaines, a pour objectif de renforcer les capacités des communautés en Afrique pour un développement durable et une transformation sociale positive. Elle permet l’accès à la culture, notamment aux livres, dans la langue idiomatique (Wolof, etc.) des différentes ethnies des pays où elle est présente. Tostan est une ONG qui agit principalement en Afrique de l’ouest, avec des bureaux en Guinée,Guinée Bissau, au Mali ou au Sénégal.
Fondation Children of Africa, la fondation de la première dame ivoirienne
Enfin, la Fondation Children of Africa est l’une des rares à pouvoir se prévaloir d’être panafricaine : elle agit autant en Afrique de l’Ouest qu’en Centrafrique et même jusqu’à Madagascar. Active dans onze pays au total, elle contribue à une meilleure éducation des enfants, tout en leur accordant également l’accès au soin (dentaires, vaccins, ophtalmologie). Dirigée par la première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, l’association lutte aussi contre le travail des enfants et propose des activités culturelles et ludiques pour améliorer le quotidien des plus jeunes.
La liste n’est bien sûr pas exhaustive, mais elle montre que la société civile africaine s’organise et prend son propre destin en main. La volonté de développement et d’émancipation se renforce sur tout le continent, et devra faire des femmes et des hommes africains les acteurs incontournables de l’avenir du monde.
Antoine Denivel