Il est un peu plus de 10h ce jeudi 29 septembre 2016 à la cité administrative du Plateau quand des visiteurs non habituels se signalent dans un bruit forçant la curiosité et le regard. Un slogan « On veut nos BTS » accompagne des coups de sifflets incessants ».
Sans grand effort, on comprend que ce sont des candidats malheureux au diplôme de Brevet de Technicien Supérieur (BTS) dont les résultats ont été publiés le mercredi 28 septembre. Sans protocole et sous l’effet de la colère, ils décident de prendre les escaliers pour atteindre le 20e étage de la Tour C où se trouve le cabinet du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique Ly Ramata Bakayako.
Une fois sur place, la colère monte d’un cran. Les agents de sécurité sont débordés. Un émissaire du ministre essaie de s’entretenir avec eux. C’est peine perdue. Nous décidons alors de comprendre la raison de cette exaspération.
C’est ainsi que Koffi Kouakou Romaric Alain, étudiant en Système électronique informatique et qui semble très actif, suivi d’un autre groupe se confie : « Depuis hier les résultats du BTS sont sortis. À la vérification, il y a des étudiants qui ont été marqués absents dans certaines matières. Il y a d’autres, qui ont vu le nombre total de points omis ou réduits. C’est ce que nous sommes venus réclamer aujourd’hui. Il y a n’en qui ont eu zéro. Il y a des matières dans lesquels on n’a pas composé, qui ont été pris en compte. Et leurs coefficients étaient ajoutés au nombre total de points. Donc tout ça, nous fait échouer. Et nous avons marre. On nous demande d’aller faire une réclamation en ligne pour nous isoler. Parce que les réclamations n’aboutissent jamais à rien. Aujourd’hui nous sommes dans les locaux du ministère pour nous faire entendre. On veut notre BTS. On préfère échouer en sachant qu’on n’a pas travaillé que d’échouer en sachant qu’on était en classe et puis on nous met absent. On ne veut pas ça. Il pouvait avoir plus que le taux d’admis donné. Parce que quand on voit l’organisation de l’examen, depuis le début, c’est nul. Par exemple dans mon centre , nous avons commencé l’épreuve de français à midi au lieu de 16h. On compose sans feuilles. Il n’y avait pas des brouillons. On nous dit d’écrire au crayon et d’effacer après parce qu’il n’y a pas assez de brouillons. Il n’y avait pas d’intercalaire , il y a des codes qui sont absents. Les codes-barres qui n’existent pas. Les stickers sont finis. Ce n’est pas nous qui avons créé les codes-barres. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, nous on veut notre examen. Et nous nous sommes rendus compte que c’était un problème commun quand nous nous sommes retrouvés ici ce matin. Nous voulons savoir, le listing d’émargement a servi quoi ?».
La directrice de cabinet adjoint, madame Kanté qui les a reçus en début d’après-midi, leur a rétorqué ceci après les avoir écoutés : « Tout le monde ne peut réussir à un examen. Allez en ligne pour les réclamations ».
À cette réponse, Kouakou Romaric réagit : « C’est vrai tout le monde ne peut réussir à un examen. Mais quand tu prends part à un examen et qu’on te note absent, ça sert à quoi ? Le listing d’émargement a servi à quoi ? La machine d’empreinte biométrique était là pourquoi ? Les résultats des examens, c’est pour quand ? Je ne peux pas faire une année en neuf mois, payer une scolarité de 300.000F et puis venir être absent dans deux matières. Jamais ». Les étudiants partis insatisfaits, ont promis revenir vendredi 30 septembre pour avoir obtenir gain de cause.
Korona SEKONGO