« Sa réussite est incontestable. Cet économiste, ancien directeur général adjoint du FMI, a été aussi le seul Premier ministre d’Houphouët-Boigny. Il a connu l’exil, a échappé à des tentatives d’assassinat. Elu président, il a pu s’emparer du pouvoir en 2011 avec l’aide des Nations unies. Réélu triomphalement en 2015, il avait promis de ne pas se représenter… jusqu’à ce que son héritier succombe à une crise cardiaque. Aujourd’hui, il affirme craindre qu’une guerre de succession ne mette en péril son héritage : neuf ans d’un développement économique salué par la communauté internationale », a introduit le confrère Paris Match dans sa livraison du jeudi 24 septembre 2020, comprenant une interview du chef de l’État ivoirien réalisée depuis Abidjan.
Dans cette interview sur 6 pages Paris Match fait avec Alassane Ouattara, le tour de la situation à 36 jours du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue le 31 octobre 2020.
Répondant à la question sur les derniers agissements de Guillaume Soro, le Président ivoirien Alassane Ouattara a dit :
« La place de Guillaume Soro n’est pas dans la campagne électorale mais en prison. S’il a quitté la Côte d’Ivoire sans y revenir depuis la fin de l’année, c’est parce qu’il sait qu’il devra y être jugé pour une tentative de déstabilisation. Les preuves contre lui sont accablantes.
J’ajoute que, depuis un an, alors qu’il ne travaille pas, il mène la grande vie à Paris, reçoit dans des restaurants de luxe et tient des conférences de presse dans des palaces. Comment peut-il avoir ce train de vie ? D’où sort cet argent ? Les autorités françaises devraient s’en préoccuper (…)
En plus il devrait respecter le devoir de réserve qui sied à qui séjourne dans un pays avec un visa de tourisme (…)
Pour le reste, il a le droit de faire campagne avec les arguments qu’il veut, c’est le débat démocratique. Mais je dis, moi, que c’est une insulte à ceux qui se sont battus pour que la Côte d’Ivoire en finisse avec le fléau de l’“ivoirité”.
Soro a écrit un livre pour dénoncer l’“ivoirité” et accuser Bédié d’en être le promoteur ; aujourd’hui, il est prêt à se rallier à lui pour me combattre. Où est la cohérence ? Je pense que ce jeune homme, enivré par l’argent et le pouvoir, a simplement perdu la tête ».
Toujours à propos de l’ex chef de la rébellion ivoirienne, Alassane Ouattara a dit : « Aux dernières municipales Soro a présenté 50 candidats dans 201 communes, il n’a gagné que trois mairies. Cela permet de juger son poids politique réel ».
Philippe Kouhon