AFRIKIPRESSE-Conakry- Après les violentes manifestations enregistrées lundi et mardi à Conakry, un calme précaire est revenu dans la capitale guinéenne. Pour l’heure, le pouvoir joue à l’apaisement et invite l’opposition à la table de dialogue, mais le blocage politique se maintient.
Car, l’appel du pouvoir ne semble pas avoir été entendu par l’opposition qui tient fermement à la satisfaction de ses revendications (tenue des élections locales avant la présidentielle, arrêt des activités de la CENI, et réorganisation de cette institution, ndlr).
Au sortir d’une réunion d’urgence mercredi soir, les leaders politiques de l’opposition ont décidé de continuer la pression sur le pouvoir de Conakry jusqu’à l’aboutissement de leurs réclamations. Ils appellent à manifester lundi dans toute la capitale, et jeudi sur tout l’étendue du territoire national.
Vivant à Paris depuis plusieurs mois, l’ancien premier ministre, Lansana Kouyaté, l’un des trois principaux de leaders de l’opposition suit de près l’évolution de la situation à Conakry.
Le président du Parti de l’espoir pour le développement national (Pedn) a déclaré mercredi à RFI que la démarche de l’opposition ne vise pas à créer des troubles en Guinée. Ce qui créera l’embrasement, précise-t-il, ”c’est les manquements répétés aux accords signés, l’insécurité qui est galopante, la violation de toutes les lois de la République y compris celle de la loi fondamentale, la Constitution”.
Sur les mêmes ondes, le pouvoir Condé, à travers son porte-parole, Damantang Albert Camara, a répliqué ce jeudi.
Pour lui, « on ne peut pas continuer éternellement à remettre en cause les institutions républicaines, parce que l’opposition a l’impression que cette institution (la CENI) agit contrairement à ses intérêts. Il faut être capable à un moment donné de respecter nos lois et règlements. »
Qui dit vrai, qui dit faux, puisque toutes les deux parties parlent de respect ”des lois et règlement en vigueur” ?
Aliou BM Diallo