Quelques jours après l’arrestation en république démocratique du Congo (RDC), d’un membre d’une organisation de la société civile , Oscibi Johann, du mouvement « Le balai citoyen », l’exécutif burkinabè dit négocier pour sa libération.
Le mouvement « Le Balai citoyen », organisation de la société civile burkinabè ayant joué un rôle important dans la chute du régime de Blaise Compaoré, a des ennuis en République démocratique du Congo(RDC). L’un de ses membres, en l’occurrence l’artiste musicien Oscibi Johann, a été arrêté, le dimanche 15 mars 2015, dans ce pays où il est allé partager l’expérience burkinabè. D’autres activistes congolais de l’ONG Filimbi et un sénégalais du mouvement « Y en a marre » ont subi le même sort que lui. Tous sont accusés d’avoir voulu déstabiliser le pouvoir du président Joseph Kabila, dont l’intention de rester au pouvoir en 2016, en foulant au pied les principes démocratiques, est connue. Ces dernières heures, le gouvernement burkinabè a réagi à cette arrestation par un communiqué. L’exécutif dit suivre avec « grand intérêt » l’évolution de la situation, tout en négociant la libération d’Oscibi Johann afin qu’il puisse retourner au bercail. Auparavant, le porte-parole du gouvernementcongolais, Lambert Mendé, avait jeté l’opprobre sur les personnes arrêtées, non sans évoquer des problèmes liés à leur entrée sur le territoire congolais. « La police estime avoir des raisons de croire qu’il y a une manœuvre de déstabilisation et d’atteinte à la sûreté de l’Etat derrière cette activité de personnes qui se réclament de Y’en a marre et du Balai du Burkina Faso, dans la mesure où le voyage a été entaché de pas mal d’irrégularités, d’une sorte de manipulation même de nos services d’immigration », avait-t-il soutenu. Aussi avaient-il ajouté : « ils (activistes) ont été plus ou moins sous surveillance et on est tombé sur des choses que la police se réserve de mettre à la disposition de la justice ». Ces accusations ont été balayées du revers de la main par les organisations auxquelles appartiennent les activistes arrêtés. « Je pense simplement que c’est de l’abus d’autorité et c’est inconcevable de voir un pays qui se dit démocratique émettre de telles réflexions sur de simples citoyens qui s’expriment », a déclaré une autre figure du Balai citoyen, le rappeur Smockey dans une interviewa accordé au quotidien privé L’Observateur Paalga.
Eric DELAPLUME