En séjour à Libreville au Gabon , Alice-Anny Akingabiye, burundaise et membre du Réseau des Jeunes Leaders pour les Forêts d’Afrique Centrale qui suit de loin ce lundi 29 juin 2015, le scrutin lié au renouvellement des élus municipaux ainsi que des députés dans son pays , a révélé ne rien attendre de ces élections. Entretien
Afrikripresse.fr : Aujourd’hui les burundais sont appelés au vote des élections communales et législatives dans un contexte de crise tendue, comment vivez-vous cette situation depuis le Gabon ?
Alice – Anny Akingabiye (AAA) : C’est pas vraiment un vote en tant que tel et les mots me manquent pour expliquer ce qui se passe actuellement au Burundi. C’est pas un vote parce qu’on a beaucoup des réfugiés au Rwanda, au Congo et ailleurs. Et la capitale est presque vide. Les populations terrorisées sont à la limite forcées d’aller voter. C’est donc avec la peur au ventre qu’elles votent. Je n’attends rien de ces élections car, ce n’est un secret pour personne les conditions de ce scrutin ne sont pas réunies. L’Union Africaine et la communauté internationale ont dénoncé ce qu’elles qualifient de passage en force de l’actuel Président.
Afrikipresse.fr : Les résultats qui sortiront des urnes ne seront pas crédibles, selon vous ?
AAA : C’est exact.
Afrikipresse.fr : Que préconisez- vous en tant que citoyenne burundaise comme solutions pour réconcilier le peuple burundais avec ses dirigeants en vue d’un véritable retour à la stabilité ?
AAA : Nous, je veux dire la société civile burundaise , avons mené des manifestations pacifiques et vous avez suivi comment cela s’est passé. On ne lutte pas contre le pouvoir mais pour les accords d’Arusha afin que chaque partie respecte ses engagements en vue d’un retour au calme. Nous, on se bat pour les accords, pour la loi car nul n’est au dessus de la loi et c’est de notre rôle de le rappeler au Président.
Propos recueillis par Yorick KOMBILA MANFOUMBY