Aujourd’hui en Afrique aucun groupe n’est facile parce que toutes les équipes sont en net progrès grâce notamment aux appuis budgétaires de la FIFA qui permettent à toutes les fédérations de s’organiser et de mieux se préparer. Et puis il y a aussi l’effet des joueurs évoluant à l’étranger qu’on appelle les bi-nationaux. Quand vous avez des pays qu’on peut présenter comme des petits pays de football, mais qui ont des joueurs de valeur à l’étranger, quand on arrive à les mettre ensemble ça vous donne une image du football de ce pays. Aujourd’hui, avec tout ce qu’on vu à cette CAN, il est évident que des pays comme Madagascar ont montré qu’il y avait de la qualité, donc le Madagascar n’est pas facile à jouer, on a vu leur performances. Il est à prendre au sérieux. Vous avez le Niger qui ne nous lâche pas et avec lequel nous serons à notre à notre quatrième confrontation avec le CHAN, les Espoirs…C’est un pays qui nous connaît et vous savez qu’à chaque fois que nous jouons contre un pays de l’Afrique de l’Ouest c’est un peu difficile, il y a la rivalité ouest-africaine où notre leadership est contesté par certains pays frères; donc jouer contre un pays de la sous-région est une finale parce que ces pays ont tendance à montrer qu’ils sont en net progrès. Il y a également l’Éthiopie qui a évolué
Nous avons un groupe qui n’est pas aussi compliqué comme celui de la CAN, mais un groupe avec des équipes qui montent en puissance et avec lesquels il va falloir compter.
Lequel des adversaire vous semble un gros morceau ?
Le Niger est un adversaire sérieux qui a toujours posé des problèmes à la Côte d’Ivoire et cela ne date pas d’aujourd’hui. Je le répète quand on joue contre un pays de la Sous-région c’est toujours difficile pour la Côte d’Ivoire parce que chacun montre qu’il peut tenir tête au double champion d’Afrique; donc le Niger reste un adversaire sérieux et en plus vous avez notre compatriote François Zahoui qui a été sélectionneur des Éléphants par le passé. Donc ce sera un match assez particulier. Ensuite quand on a vu le parcours du Madagascar nous devons savoir que c’est un adversaire sérieux et de qualité. Si le Madagascar est dans les mêmes dispositions que celles de la CAN, cela va être un match très serré. C’est pourquoi il ne faut jamais dire que c’est gagné d’avance. Nous allons nous battre pour obtenir la qualification.
La CAN 2021 est-il donc un nouveau challenge pour la FIF ?
Effectivement quand nous avons recruté le nouveau sélectionneur, nous lui avons confié la mission de nous préparer une équipe pour la CAN 2021 qui devait initialement se jouer chez nous. Normalement, nous devons être en mesure de montrer un bien meilleur visage que celui de la CAN 2019 qui est un bon tremplin dans le cadre de la reconstruction de notre équipe nationale. Donc nous allons continuer le travail pour avoir une bonne équipe pour une bonne participation à la CAN 2021.
Depuis deux éditions, la qualification à la phase finale de la CAN a été difficile pour la Côte d’Ivoire. Comment expliquez-vous cette situation ?
Nous sommes dans un projet depuis 2014 c’est-à-dire depuis le retrait de certains ténors de l’équipe nationale. Quand on a été au top depuis une décennie et qu’on enregistre des départs et non des moindres, le renouvellement ne se fait pas en une année. La difficulté s’explique par le fait que ces joueurs n’ont pas été immédiatement remplacés par d’autres de niveau sensiblement égal. Il est évident que nous sommes devenus une équipe moyenne par la faute de tous ces retraits. Nous les remplaçons progressivement. Donc vous avez vu que nous n’étions pas prêts à la CAN 2017 mais avec ce que nous avons fait à la CAN 2019 en Égypte avec les jeunes, il y a de l’espoir. Donc nous avons mis du temps pour bâtir une équipe et c’est pourquoi les matches qualificatifs ont été difficiles pour nous. Ce qui nous réjouit un peu c’est que nous avons commencé à avoir un groupe et nous pouvons sortir un noyau pour aborder les éliminatoires de la CAN 2021 plus que la situation dans laquelle nous étions il y a un an ou plus.
Les Éléphants ont été éliminés au stades des quarts de finale. Êtes-vous tout de même satisfait du bilan de l’équipe ?
Quand on est éliminé en quart par un champion d’Afrique, on ne peut pas se satisfaire d’un tel résultat, nous sommes déçus. En venant à cette CAN, malgré la reconstruction, nous avons un statut. Donc c’est une contre-performance. Toutefois, nous pouvons dire qu’il y a des motifs d’espoir. Parce que nous n’étions pas parmi les favoris mais quand les choses ont commencé à se mettre en place, nous avons nettement amélioré notre niveau de jeu et nous avons eu une meilleure prestation contre l’Algérie malheureusement nous avons perdu et nous sommes éliminés. Je crois que des ténors aussi sont tombés et nous sommes tombés face à l’une des meilleures équipes d’Afrique qui plus vient de remporter le trophée. Tout le monde nous voyait être balayés par 3 ou 4-0 et il ne faut pas à en rougir parce que nous-mêmes sommes, nous champions d’’Afrique par les tirs au but et une fois aussi avec les jeunes. C’est une question de chance. Malgré le niveau que nous avons affiché, il y avait la possibilité d’arriver en demi-finale au moins.
Au-delà de tout, n’avez-vous pas l’impression qu’il y a un goût d’inachevé au sortir de cette campagne et cela à certains niveaux ?
Je crois qu’un sélectionneur n’opère jamais ses choix en se privant de ses meilleurs joueurs. Nous qui ne travaillons pas avec lui au quotidien ne savons pas dans quelle disposition d’esprit il travaille, les discussions avec les joueurs, leur état physique… de tous. Donc, il y a beaucoup de paramètres dans la titularisation d’un joueur. Le sélectionneur a fait confiance aux joueurs qui ont fait les éliminatoires c’est dire qu’il a un noyau. Maintenant quand il les met à l’épreuve que ça ne va pas, il les change. Quand un joueur n’est pas bon sur un match, on se dit qu’on va lui parler et le remettre en confiance parce qu’on lui assigne une mission sur le terrain. Un garçon comme Seri Michael, il est le meilleur passeur de l’équipe de plus, il a été buteur pendant la phase qualificative donc on ne peut se passer d’un tel joueur. Maintenant quand on arrive en phase finale qu’il n’est pas bon, il faut faire des réglages et avancer. Or tout le monde lui tombe dessus alors qu’il a des qualités. On espère qu’il va se réveiller. Pour le reste, les joueurs sont utilisés en fonction de l’adversaire également, en fonction de la stratégie de jeu. Donc , il y a des éléments que nous ne maîtrisons pas. Je pense qu’il faut analyser tous les paramètres et les prendre en compte avant de mettre un onze de départ. Il faut reconnaître aussi que nous avons commencé cette compétition avec de nombreux blessés. Il y a le cas Eric Bailly bien compensé par Ismaël qui n’avait fait qu’un seul match à la CAN 2013. Par a suite, il était absent avant de marquer son retour. Il a su tirer son épingle du jeu. Quand sur le flanc gauche vous avez le numéro un, Konan Ghislain qui est blessé, le numéro deux Adama Traoré, blessé et qu’on compense avec Abdoulaye Bamba de Anger qui se blesse également, on le remplace par Coulibaly Wonlo qui est le 4ème sur la liste, il faut être indulgent. Quant vous avez Serge Auriez qui n’a pas beaucoup joué et qui a travaillé dur pendant la préparation pour être l’homme du match contre l’Afrique du Sud, cela veut dire qu’il est bien monté. Au deuxième match, il se blesse, cela fait deux titulaires en moins et trois avec Eric Bailly et à la fin vous perdez Wilfried Kanon. C’est toute votre défense qui est décimée. Donc, il faut prendre en compte plusieurs paramètres avant de faire le bilan de la sélection nationale. Sur ces points, il faut se satisfaire du bilan de notre équipe.
Quel message avez-vous adressé aux joueur et quel est en nretour celui des supporteurs ?
Nous leur avons adressé un message de félicitations et d’encouragement parce qu’ils se sont privés de leurs vacances pour être en phase finale de la compétition ce qui n’était pas évident. On leur avait demandé de se battre et c’est ce qu’ils ont fait. C’est pour cette raison que nous avons reçu de nombreux messages d’encouragement des Ivoiriens. Il est vrai que quand vous ne gagnez pas vous êtes déçus. Nous sommes sortis de cette élimination la tête haute parce que si nous avions produit du jeu sur la première partie de la compétition les données auraient changé.
Quel est la situation du sélectionneur ?
Pour le moment, nous ne nous sommes pas encore prononcés sur le cas du sélectionneur, nous allons ensemble faire le bilan de la compétition dans les prochains jours. Donc nous n’avons rien décidé.
Propos recueillis par Adou Mel, envoyé spécial au Caire