La ministre ivoirienne de l’assainissement et de la salubrité, Anne Désirée Ouloto a présidé ce jeudi 31 octobre 2019, une conférence débat organisée par l’union pour le développement des régions du Cavally et Guemon (UDR-CG), sur la politique de sécurisation foncière rurale et forestière en Côte d’Ivoire.
Dans les échanges qui ont suivi la présentation de la nouvelle politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des Forêts par le ministre Alain Charles Donwahi et celle des activités de l’agence foncière rurale (AFOR) par son directeur général, Bamba Cheick Daniel, le député de Guehibly (Duekoué), Oula Privat a contesté la procédure visant à délivrer les certificats fonciers et titres fonciers sur la base du processus qui va de la sensibilisation des populations à la promotion du contrat de location entre propriétaires et exploitants non propriétaires en passant par la délimitation des territoires des villages.
Pour lui, ni les cadres ni les élus surtout du Guemon n’ont été associés à cette opération. Ce qui d’ailleurs le dira-t-il a provoqué des tensions entre les populations de Bangolo et celles de Logoualé il y a quelques semaines.
« J’attends une saisine de vous avec preuve à l’appui. Et si ce que vous dites est avéré, les préfets répondront de leur acte. Car c’est à eux de vous informer. Mais s’il s’avère que les chiffres que nous donnons ici sont conformes à la réalité et que tous les PV ont bel et bien été signés par vos chefs de villages et présidents de comité villageois de gestion foncière rurale (CVGFR), alors nous allons mettre en cause votre immunité parlementaire. Aussi, je ne comprends pas pourquoi c’est ici vous posez ce problème alors que nous sommes chez vous depuis deux ans. Enfin je vous inviterai à une réunion avec les préfets pour clarification » a répondu Bamba Cheick Daniel visiblement énervé.
Pour Anne Ouloto, il appartient aux cadres d’aller vers l’information.
« Le problème est que nous ne sommes pas en phase avec ce qui se passe dans nos villages. Nous ne participons pas aux activités communautaires de nos villages » a-t-elle réagi.
Concernant le mont Péko à la lisière des départements de Duekoué et Bangolo, elle a dit :
« Le processus de déguerpissement était très avancé. On avait fini avec le recensement et les indemnisations des populations installées illégalement dans cette forêt classée. C’est au moment du début de l’évacuation qu’il y a eu le coup d’Etat au Burkina Faso. Dès lors un problème humanitaire s’est posé(…) Et au moment où on parle du TAC, Traité d’Amitié et de Coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, il fallait aussi penser au droit humain et aux générations installées depuis longtemps chez nous. Mais comme l’a dit le ministre Donwahi, les autorités burkinabè sont prêtes à accueillir aujourd’hui leurs ressortissants. Enfin, il faut savoir que le phénomène de l’immigration est universel, on en trouve en Europe, en Amérique ect. En Côte d’Ivoire c’est un problème complexe dont nous devons sortir intelligemment » a fait savoir la présidente du conseil régional du Cavally avant de rassurer :
« On ne peut pas comploter contre le peuple Wê tant que je serai au gouvernement. Je suis associée à toutes les actions gouvernementales concernant l’Ouest parce que je suis fille de région ».
Philippe Kouhon