L’Ivoirienne Fatou Sylla, ‘’collectionneur’’ d’art africain depuis une cinquantaine d’année est à Washington où la fondation qui porte son nom participe à une exposition d’objets d’arts africains. L’exposition qui a lieu dans les locaux de l’Ambassade de Côte d’Ivoire à New York prend fin le 20 octobre 2014. En Côte d’Ivoire, Fatou Sylla estla promotrice du Festival des Arts et de la Culture de Tiapoum (Festiac). Depuis Washington, elle a eu un entretien téléphonique avec nous.
Comment se déroule à Washington l’exposition et quel en est l’objectif pour vous ?
L’objectif premier n’est pas le fait d’acheter mais, il faut que les gens voient, il faut faire voir. Comme moi, il y a des Ivoiriens qui sont des collectionneurs. L’objectif pour moi, c’est de montrer ma collection à Washington. Après des échanges avec plusieurs personnes, il y en a qui ont fait des réservations et plusieurs projets sont en cours. C’est l’aide que je veux apporter aux jeunes sculpteurs afin qu’ils en fassent un emploi.
Ce projet a intéressé beaucoup d’entre eux et nous avons à l’idée de faire un village de sculpteurs pour permettre les achats en gros des pièces baoulé, dogon, dan etc. Il y a également de nouveaux collectionneurs qui veulent apprendre à collectionner. Ce que j’ai trouvé formidable. Récemment, j’ai participé au congrès des Américains-noirs. Beaucoup d’entre eux ne savent rien de l’art africain et ils souhaitent venir en Côte d’Ivoire pour s’approprier certaines pièces africaines.
Selon vous le but est donc atteint ?
Je trouve que le but est atteint. Car, une femme de mon âge qui ose embarquer des pièces dans un conteneur et venir les exposer à Washington pour son propre plaisir, c’est la preuve que nous avons de l’amour pour les objets que nous sculptons et fabriquons.
Quels ont été vos différents partenaires ?
Il faut dire que j’ai commencé seule, Par la suite, l’APEX-CI qui suscite l’exportation de nos produits, le ministère du commerce et de l’artisanat ont pris le devant.
Etes-vous satisfaite dans l’ensemble ?
Je le suis. Il est important que nos produits issus de l’artisanat soient mis en valeur.
Croyez-vous qu’en Côte d’Ivoire, vous êtes suffisamment connue pour ce que vous faites ?
Pendant cinquante ans, j’ai habité à Yopougon Santé. Ma maison était un musée. Malheureusement, elle a été brûlée en 2011. Il n’y avait que des masques et statues. Depuis 50 ans, je suis dans l’art et à Tiapoum, j’ai organisé le Festiac qui est le Festival des Arts et de la Culture de Tiapoum.
Votre message…
Etre à Washington est pour moi un véritable plaisir de participer à cette belle exposition. La responsable du musée africain a été très heureuse, vu tous les participants qui ont répondu présent. Je pense que l’objectif est atteint. Et que nous allons remettre cela.
Par Charles Kouassi et Koné Saydoo