La lettre de félicitations du président français Emmanuel Macron dérange des opposants au président ivoirien, Alassane Ouattara en particulier l’ex-journaliste, Geneviève Goëtzinger, en charge de la communication d’Affi N’Guessan d’une part, et d’autre part Jean Bonin, vice-président du Fpi, sans oublier quelques internautes.
Dans un tweet étonnant, qui multiplie les fake news et les mensonges, Geneviève Goëtzinger affirme que cette lettre de félicitations signée Emmanuel Macron a été demandée par Ouattara « comme contrepartie aux négociations ». Drôle ! Mais, encore plus drôle, l’ex-journaliste improvisée communicante parle d’une demande provenant « d’un régime aux abois ». L’idée d’un Macron écrivant sous la dictée d’Alassane Ouattara ferait sourire, s’il ne s’agissait pas de l’affabulation d’une partie de l’opposition qui ne sait pas que le processus électoral est terminé et que la Côte d’Ivoire aspire à la paix.
D’ailleurs, le président Bédié, Laurent Gbagbo, Marcel Amon Tanoh et la très grande majorité de la classe politique ivoirienne s’inscrivent dans une logique d’apaisement.
Il reste étonnamment Goëtzinger et Patricia Balme à Paris, Guillaume Soro à Bruxelles qui appellent à l’insurrection militaire, et demandent des sanctions improbables et infondées contre la Côte d’Ivoire et Alassane Ouattara à l’Union Européenne.
Dans cette nef des fous, ils sont peu nombreux à vouloir contester l’élection d’Alassane Ouattara.
Cette lettre de félicitations signée par Emmanuel Macron ne passe pas auprès de ces passagers de la nef des fous, car leur imagination débordante leur faisait croire au scénario suivant : d’une part un président ivoirien contesté par la France et uniquement félicité, de façon convenue, par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves-Le Drian; et d’autre part un Guillaume Soro, héros libérateur condamné à l’exil par une dictature, soutenu par un Emmanuel Macron dans son projet de coup d’État militaire.
Cette frange de l’opposition poursuit donc le «storyteling» d’un Emmanuel Macron fâché contre Alassane Ouattara avec un objectif précis : poursuivre le travail de désinformation afin de discréditer Alassane Ouattara à l’international.
Peine perdue ! Les félicitations sont unanimes !
La lettre de félicitations adressée le 11 novembre 2020 par le Président Emmanuel Macron au chef de l’État ivoirien pour le féliciter pour son élection, après la proclamation des résultats définitifs du scrutin du 31 octobre 2020 par le Conseil constitutionnel, dépasse le cadre étroit des félicitations protocolaires. Il existe entre les deux chefs d’État une relation de confiance fondée sur une amitié , des liens historiques qui unissent les deux pays à travers une histoire commune.
Dans un monde multipolaire de plus en plus difficile et dangereux, Macron et Ouattara ont, depuis longtemps, mesuré l’intérêt d’avancer ensemble.
Emmanuel Macron et Alassane Ouattara n’ont-ils pas posé ensemble la question du Franc CFA ? N’avancent-ils pas ensemble sur les questions de développement et de sécurité ? N’ont-ils pas la même vision sur l’importance de l’éducation et de la formation pour atteindre l’émergence ?
La stratégie de ces passagers de la nef des fous est simple. Il s’agit d’abord de contester l’authenticité de cette lettre en multipliant les mensonges : il s’agirait d’un brouillon, d’une lettre non authentifiée, d’un courrier sans papier en-tête, sans signature, d’un courrier secret qui n’était pas destiné à être publié.
Lorsque les adversaires et détracteurs du chef de l’État ivoirien finissent par admettre la réalité et l’authenticité de cette lettre de félicitations, ils jouent les indignés et se posent en défenseurs de l’indépendance de la Côte d’Ivoire et de l’honneur du Président Alassane Ouattara en affirmant : « Il s’agit d’une foutaise. On n’écrit pas un courrier comme ça, avec des annotations manuscrites à un chef d’État, à son homologue. C’est une foutaise de Macron à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens ! ».
Dans la nef des fous perdue dans l’océan des délires, on ose tout. Et pourtant la vérité est tout autre !
Afrikipresse est en mesure de dire que le courrier est bel et bien authentique. La version diffusée sur les réseaux n’est pas la version complète et intégrale par respect des usages diplomatiques qui veulent que ne soient pas diffusées les parties manuscrites d’un message d’une autorité politique ou administrative.
Ces annotations manuscrites sont destinées, personnellement, à Alassane Ouattara. Mais, comme l’Histoire travaille , viendra le moment où cette lettre sera diffusée dans son authenticité intégrale.
Interrogée par Afrikipresse sur ces questions, une source autorisée de l’Élysée a précisé : « Les courriers sont tous comme cela. Il n’y a pas d’armoirie, mais il est indiqué ‘’le Président de la République française’’. Il est d’usage en France d’avoir un courrier avec un ajout à la main du Président et il appelle tous les présidents par leur prénom, ce n’est pas uniquement pour le cas du Président Ouattara ».
Même explication à peu près du côté de la presidence ivoirienne, où l’on évoque une lettre fraternelle et amicale qui traduit les très bonnes relations entre les deux pays, tout en notant la préoccupation naturelle et légitime du chef de l’État français pour la stabilité post électorale et la réconciliation en Côte d’Ivoire. Emmanuel Macron affirme dans cette lettre la confiance qu’il a en Alassane Ouattara pour porter cette ambition du dialogue politique retrouvée et de la réconciliation.
« Une préoccupation qui est également celle du Président Alassane Ouattara, et assurément de l’ensemble des acteurs politiques du pays et des populations ivoiriennes, malgré les divergences », ajoute une autre source ivoirienne.
« Certains parlent d’un tweet que le Président Macron aurait dû faire. Vous savez s’il fait un tweet, ils demanderont ensuite une vidéo, parce qu’un tweet ne serait pas forcément suffisant, pour lui. Depuis la rencontre, début septembre 2020, entre les deux présidents à l’Élysée, circule la rumeur d’une rupture et de l’ambiguïté dans la relation entre les Présidents Ouattara et Macron. Les commentaires actuels que nous voyons entrent dans ce cadre, sans oublier que l’opposant Guillaume Soro a publiquement affirmé avoir le soutien du Président Emmanuel Macron. Or, la réalité montre exactement le contraire, sauf pour ceux qui aiment les théories du complot ou du double langage », a expliqué un diplomate en poste en France.
On peut s’étonner qu’il existe encore la volonté chez certains de poursuivre cette opération qui vise à déstabiliser la Côte d’Ivoire depuis Paris. Les articles s’accumulent faisant état d’un pays « à feu et à sang » (Yves Thréard), du « chaos ivoirien » (Patricia Balme), d’une élection contestée (Libération), etc.
Le Premier ministre, Hamed Bakayoko a dénoncé ce rôle joué par des ex-journalistes ou des communicants auprès d’opposants radicalisés. Personne n’est dupe. Mais, après l’épisode de la fausse polémique autour de la lettre de félicitations, quel autre épisode nous réservent les communicants de l’opposition radicale ivoirienne ? Jusqu’à quand la nef des fous va-t-elle dériver sur l’océan des délires ? Va-t-elle finir par s’échouer dans le port de Fakenewsland ?
Charles Kouassi, Charles Linari et Philippe Kouhon