Les congressistes de l’Union pour la Côte d’Ivoire, ex-parti de Gnamien Konan, qui, ironie du sort lançait au même moment son nouveau projet politique « La nouvelle Côte d’Ivoire », ont dit NON à une très large majorité, au parti unifié Rhdp, samedi 28 avril 2018 à Abidjan.
La tendance majoritaire en faveur du NON s’était déjà dessinée dès la veille du Congrès, mais la direction n’a pas su anticiper, selon des cadres du parti qui estiment que le Président Brahima Soro doit en tirer les leçons et rendre immédiatement le tablier : « Il ne peut pas continuer à diriger l’Updci. La direction avait mis en minorité le Président Gnamien Konan sur la même question du Rhdp , mais elle n’a pas su garder le contact avec la base. Si le Président Gnamien Konan est parti, suite à un simple blocage au niveau de la direction, lui, il ne peut vouloir rester , et être le porte-parole du non, après ce congrès. Il avait engagé le parti auprès du Rhdp ; il avait signé, mais il a été désavoué par le Congrès. Il ne peut pas continuer avec le Rhdp, ni à la tête du Rhdp. C’est si évident pour nous ».
Au delà du sort de Brahima Soro et des dirigeants de l’Upci, des observateurs estiment que ce sont tous les partis et dirigeants de l’Upci qui doivent jouer la carte de la démocratie et de la transparence : « Il faut en tirer toutes les conséquences pour avancer sans ceux qui ne veulent pas du parti unifié. Au RDR par exemple, il ne faut pas opérer de passage en force, en tentant d’empêcher le débat, ou d’éviter de faire un vote libre, pour que les 8000 congressistes s’expriment librement ! Il faut éviter que les gens dénoncent le processus, et sortent mécontents du Congrès ! Pareil au Pdci, où il faut oser le débat et le vote démocratique comme à l’Upci. Il ne faut pas étouffer l’expression démocratique, ni le vote dans les urnes. Le Rhdp doit être démocratique ou ne pas être ! Telle est la leçon à tirer de ce qui se passe ; par ailleurs le temps qui reste doit servir à colmater les brèches ! Le parti unifié, au delà de la vision et de l’impulsion des leaders par le haut, doit être une aspiration partagée par les bases , et ne plus être seulement l’affaire de deux leaders, à qui le reproche est fait de décider pour tous, par les adversaires du Rhdp ! À un moment , il faut voir le paradigme , et sentir comment ça peut bouger ou non ».
Après l’Upci, les autres autres partis ( Pit, le Mfa en crise , l’Udpci, le Rdr et le Pdci ) doivent aller en Congrès sur la question du parti unifié. La suite qui sera donnée au niveau du sort de Brahima Soro, qui pour le moment n’envisage pas rendre le tablier, alors que le Rhdp, pourrait le trouver affaibli et disqualifié à travailler avec le groupement politique sur la quest du parti unifié,, pourrait déterminer ce qui attend les autres partis membres de l’alliance.
Prudent, le Pdci aurait opté pour le principe de congrès éclatés, visant à faire adopter dans les délégations départementales et communales du parti , le principe d’adhésion au Rhdp, avant le grand rendez-vous d’Abidjan, pour valider et entériner à Abidjan, sans risque de surprise désagréable, les choix et la volonté de la base.
Alice Ouédraogo