Afrikipresse.fr : Mr le secrétaire général, ça bouillonne au sein des trois forces syndicales de l’Uac , et vous avez décidé d’aller en grève la semaine prochaine.
Alors qu’est-ce qui ne va pas ?
SG/ Fneb : Tout est parti d’une information qui nous ait parvenue. Information selon laquelle, les autorités du campus, veulent supprimer, à partir de cette année, les sessions de rattrapage au niveau de la Faculté des lettres art et sciences humaines (Flash). Nous, responsables étudiants, nous nous sommes portés vers nos dirigeants, et nous leur avons demandé pourquoi les sessions de rattrapage seront supprimées cette année alors que nous avons toujours composé en session de rattrapage au cours des années passées. C’est à la session de rattrapage que bon nombre d’étudiants réussissent. Et sur un coup de tête, les autorités décident de nous priver de cette phase très capitale. C’est à cette session que nos camarades arrivent à sortir leur épingle du jeu. Alors, nous leur avons dit non, que cela ne pouvait pas être ainsi.
Quelles étaient les raisons avancées par les autorités rectorales pour justifier leur décision ?
Elles ont évoqué le problème de moyens financiers. Nous avons, à partir de ce moment, dépêché le président de la Fneb, en la personne d’Emmanuel Assimada, là-bas. Nous avions proposé que chaque étudiant puisse payer 250 f CFA par Unité d’enseignement (Ue), alors qu’un étudiant peut avoir jusqu’à 5 voire 6 Ue à reprendre. Quand nous avions fait cette proposition, les autorités ont dit que nous les étudiants, nous pensons qu’ils sont en train de nous quémander de l’argent. Ils nous ont aussi dit que c’est le Lmd, qui exige à ce que les sessions de rattrapage soient bannies. Mais ils oublient que le Lmd veut aussi que chaque étudiant ait un ordinateur. Le Lmd dit qu’il doit y avoir au plus 30 étudiants dans les amphis théâtres alors que nous en avons jusqu’à 2 000 étudiants, aujourd’hui. S’ils veulent appliquer le Lmd, qu’ils l’appliquent dans sa totalité et non de choisir les contenus qui les arrangent. Voyez-vous ? Il y a beaucoup de paramètres qui, au fil des analyses, ne nous arrange pas.
Est-ce que vous avez déjà épuisé toutes les voies de négociations possibles, avant de lancer votre mouvement de débrayage pour compter de la semaine prochaine ?
Chaque jour que Dieu fait, nous négocions avec les autorités. Les négociations n’ont pas abouti, mais ce qui a fait monter la tension à notre niveau, est que le président du Bureau d’union d’entités de la Flash (Bue-Flash) est venu nous rapporter que le recteur Brice Sinsin a menacé de fermer les portes de la Flash, si nous ne renoncions pas à notre mouvement de grève. C’est à lui de déclarer l’année blanche à la Flash. Ou bien c’est au ministère de l’enseignement supérieur de le faire ? La question reste posée. Nous à notre niveau, on s’est demandé d’où est-ce qu’il sort avec ces propos-là. Nous nous sommes dit que, s’il en est ainsi, les trois forces syndicales de l’Uac à savoir l’Uneb, la Fneb et l’Unseb, vont se mettre ensemble pour faire face aux autorités rectorales. C’est comme cela que nous avions décidé d’observer 72 heures de grèves, renouvelables, à partir de la semaine prochaine. Si d’ici trois semaines, les autorités ne revoient pas leur position, nous allons durcir le mouvement. Nous allons passer de 3 jours à tous les 7 jours de la semaine, y compris les samedi et dimanche.
Monsieur le secrétaire Général, que voulez-vous concrètement à travers cette grève?
Nous voulons que le recteur sorte une note de service pour tout simplement dire qu’il suspend sa décision de bannir les sessions de rattrapage et qu’il ramène les sessions de rattrapage sans aucune condition. Nous voudrions aussi que le chef de l’Etat réagisse dans cette affaire. Faudrait qu’il réagisse car les autorités de l’université nous malmènent trop. Le chef de l’Etat est le père de la nation, et donc nous lui demandons de venir à notre secours. Pour finir je dirai à nos camarades étudiants, de rester chez eux à partir de lundi prochain. Nous voulons manifester. Mais pas dans la violence, pour détruire les édifices publiques ou affronter les forces de sécurité publique. Que les autorités le sachent en même temps.
Ariel Gbaguidi