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    Trop de stress en Guinée parce qu’il n’y a pas de rire (Sadou Kéita)

    Trop de stress en Guinée parce qu’il n’y a pas de rire (Sadou Kéita)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Le Festival des arts et du rire (FAR) se tient depuis le 28 avril 2016 à Labé. Plusieurs activités sont au programme : formations, sensibilisation, spectacles… La finalité étant de conscientiser les citoyens à tous les niveaux, à travers le rire, Afrikipresse a tendu son micro au Gouverneur de la région, Sadou Kéita.
    AFRIKIPRESSE : Que représente pour vous le choix de Labé pour accueillir le 1er festival des arts et du rire (FAR)?

    Sadou Kéita: C’est une valeur énorme en matière de promotion de la culture dans la région. C’est un plaisir à plus d’un titre qu’on dise que le premier Festival du Rire se tient à Labé. Je suis certain que les activités de ce festival auront un impact sur la mentalité des habitants de Labé. Cet impact va tendre à éteindre les velléités, résoudre le tissu social.

    Au lancement du festival, vous avez rendu hommage au grand humoriste ivoirien, Adma Dahico. Que suscite en vous sa présence à Labé?

    Nous avons approuvé d’abord que l’on organise un FAR mais que l’un des plus grands comédiens du continent vient pour animer ce festival. Cela veut dire que ça va fouetter la conscience de nous autres et des autres à soutenir les comédiens, à soutenir le rire. Parce qu’on estime que le rire c’est banal, or l’humour, la comédie, le rire, non seulement libère l’esprit mais aussi ouvre l’esprit et mieux cela vous évite de tomber en syncope. Il y a trop de stress dans ce pays parce qu’il n’y a pas de rire. Vous entendez seulement qu’il est mort brutalement parce que tout simplement il lui manquait quelque chose. Et on oublie que le rire est un élément de culture qui peut assurer la promotion de la culture entière mais aussi le rire peut permettre d’éduquer, de sensibiliser et de dénoncer même les tares d’une société. Quand vous prenez Sarah (griot) à Kankan, invité par le Président Ahmed Sékou Touré, pourtant qui le connaissait, ce n’est pas n’importe qui qui s’essayait à ses côtés, préfets ou ministres que vous étiez, pour lui dire qu’il y a crise de sucre à Kankan, mais Sarah l’a dit et a réglé le problème sans parler.

    On lui met cinq morceaux de sucres dans une tasse à café, avant qu’on ne l’apporte la bouteille de thermos, il avait enlevé les cinq morceaux de sucre, mais le Président Sékou Touré l’observait, il lui a demandé qu’est-ce que tu es en train de faire ? ”Non Président ! Ça c’est de la semence à Kankan”, répond-elle. Cela voulait dire tout, et le lendemain, ce sont des camions qui avaient commencé à défiler. L’humour n’est pas du n’importe quoi et ce n’est pas n’importe qui peut faire de l’humour. C’est quelqu’un qui en a la formation , qui en a l’esprit, qui en a la vocation. Donc, nous nous pensons que c’est une activité qu’il faille soutenir parce que dans cette phase de développement social et politique de notre pays, il faut ressouder le tissu social, il faut des nouvelles orientations. Parce que quand la politique est assise sur l’ethnie, forcément nous allons au Biafra. Il faut ressouder rapidement le tissu et éliminer toutes ces tares politiques qui tendent à déchirer entièrement ce pays-là.

    Ensuite, il faut sensibiliser car la sensibilisation est une donnée essentielle dans la réconciliation et même dans le maintien de la paix. C’est évident quand vous n’avez pas d’arguments, le moyen de sensibiliser, vous échouez et créez les velléités. Or, le rire justement, l’humour, sont des arguments. Dahico est un humoriste plein d’imagination.

    Le thème principal du FAR porte sur les taxi-motos. Quelles sont vos préoccupations par rapport à ce phénomène ?

    Ici, nous n’avons pas les agents nécessaires pour veiller sur cette circulation routière. Les effectifs sont faibles. Mais quand on trouve ce creux qui va indiquer à ces jeunes (tous conducteurs des engins, ndlr), l’éducation va s’adresser à tous ceux-là. Labé est plein d’accidents de rien de tout c’est-à-dire des accidents qui ne devaient pas se produire. Il suffit de très peu d’éducation et de discipline et de très peu d’attention pour qu’on évite tous les accidents à Labé. Ce n’est pas une ville très compliquée. Donc, le message qui va être véhiculé pendant ce festival nous intéresse à plus d’un titre, sauf erreur de ma part parce qu’il va nous permettre de lutter contre l’anarchie dans la circulation routière et par finir on aura une ville civilisée.

    Par Aliou BM Diallo, à Labé

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