Lors de la cérémonie de clôture du Précongrès Rdr de Koumassi (tenu du samedi 28 au le dimanche 30 avril 2017 à la “Maison Blanche”) des militants ont vivement protesté contre une proposition d’une des commissions technique. Il s’agit de la Commission Politique Générale qui proposait, entre autres, l’ouverture d’une réflexion au sein du parti sur une éventuelle libération de l’ex-président Laurent Gbagbo et de son ministre Charles Blé Goudé actuellement jugés à la CPI.
Dans son discours de clôture, ministre Touré Mamadou est revenu sur le sujet en invitant les militants à se préparer, effectivement, à cette éventualité. Car, selon lui, le scénario est tout à fait possible. « Je voudrais faire un commentaire sur les réactions qu’il y eu à la suite de la proposition concernant le procès de Laurent Gbagbo. Vous savez, nous sommes dans un contexte particulier. J’ai eu moi-même à participer aux débats dans cette commission. Et une analyse sereine de la situation socio-politique ne peut pas ne pas intégrer les contextes politiques en dehors de notre parti. Ce que la Commission dit, c’est qu’il faut être sur toutes les éventualités. Car, si éventuellement, demain, ceux qui font l’objet de poursuite au niveau de la Cpi étaient libérés, quelles anticipations politique devons-nous avoir au niveau du Rdr pour gérer cette situation. On ne doit pas attendre que la situation vienne nous surprendre. Je pense qu’il est temps de sortir des emottions », a-t-il exhorté.
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Porte-parole adjoint du Rdr, Toutré Mamadou n’a pas hésité à s’en prendre au Rhdp sur le manque d’encadrement des victimes de la crise postélectorale, invités à témoigner à la Cpi. « Le procès qui a lieu aujourd’hui à la Haye, tourne autour d’évènements précis : la marche du 16 décembre 2010, les obus qui ont été lancés sur des femmes le 3 mars 2011 à Abobo et le massacre des populations au niveau du marché Siaka Koné. Pour les deux premiers évènements, ce sont nos militants, répondant à l’appel du Rhdp, qui sont sortis et qui ont été massacrés. Aujourd’hui, le sentiment est que le Rdr et le Rhdp ont totalement abandonné leurs militants qui sont pris comme témoins lors de ce procès. C’est comme si ces victimes n’avaient pas répondu à notre appel. Quel dispositif avons-nous mis en place pour encadrer nos victimes et leur permettre une meilleure participation à ce procès ? Aujourd’hui, les partisans de Laurent Gbagbo sont en train de dire au monde entier que sa libération des deux mises en cause est nécessaire pour une réconciliation en Côte d’Ivoire. Ce que vous êtes en train de dire, c’est que leur libération va accentuer la division en Côte d’Ivoire. Malheureusement, on ne vous entend pas. On n’entend que les partisans de Laurent Gbagbo. S’il n’y a qu’eux qui parlent, il faut s’attendre qu’il soit mis en liberté un matin. Si vous pensez que la libération Gbagbo peut être source de tension, parce que malheureusement, certains de ses partisans n’ont pas encore rompu avec la logique d’exclusion et des violences, je pense qu’il faut vous faire entendre », a-t-il suggéré aux militants.
Jean-H Koffo