Créé en 2015, Sugar FC a gravi des marches pour se retrouver en Division 3 depuis la saison 2019-2020. Club d’entreprise, adossé à la société Sucrivoire installée à Borotou Koro, une ville située à plus de 600 km d’Abidjan, à l’extrême Ouest de la Côte d’Ivoire dans la région du Bafing (District du Woroba), Sugar FC nourrit de grandes ambitions. À la faveur du premier tour éliminatoire de la Coupe Nationale de football, afrikipresse.fr a pu rencontrer le président du club, Dr Tidiane Sylla. Pour lui, l’objectif essentiel cette saison reste la montée en Ligue 2 du club cher aux responsables de Sucrivoire.
-Afrikipresse.fr : Vous êtes un président heureux après la qualification de votre équipe pour le deuxième tour de la Coupe Nationale de football aux dépens du CO Monajoce d’Abengourou. N’est-ce pas ?
-Dr Tidiane Sylla : Naturellement que je suis un président heureux. C’est la deuxième fois que nous participons à la Coupe Nationale. La première fois, nous avons été éliminés au deuxième tour. Cette année, nous avons l’ambition d’aller le plus loin possible donc c’est avec joie que nous avons accueilli cette qualification que je reconnais difficile.
-Vous dites que votre équipe compte aller loin dans cette compétition ?
Oui en effet ! Cette année nous avons deux objectifs essentiels. Aller le plus loin possible en Coupe Nationale. Pour un club de Division 3, cette compétition est une bonne vitrine pour véhiculer les valeurs que nous prônons. Donc si nous allons loin, il y aura des retombées aussi bien pour l’ensemble du club que pour les joueurs. Mais l’objectif essentiel pour nous, c’est la montée en Ligue 2.
-Avez-vous les moyens de pouvoir atteindre cet objectif ?
Sugar FC a été créé en 2015. Et depuis que nous participons aux compétitions de la FIF, nous nous sommes toujours donné les moyens à chaque étape de pouvoir aller de l’avant. Je pense que cette année aussi, nous avons les joueurs et les moyens financiers quoique nous ne soyons pas aussi riches qu’on pourrait le penser, qui permettent à nos jeunes de donner le meilleur d’eux-mêmes.
-Depuis 2015, pourquoi Sugar FC éprouve-t-il des difficultés pour atteindre l’élite à savoir la Ligue 1 ?
Vous faites bien de le dire. On a même l’impression qu’on se retrouve devant un plafond de verre. Mais il n’y a pas longtemps que nous avons analysé cette situation de contre-performances. Nous sommes obligés de reconnaitre qu’il y a eu quelques erreurs qui ont été commises. Donc le diagnostic a été fait. Cette saison, nous avons pris toutes les dispositions pour qu’elle soit la bonne mais vous connaissez la glorieuse incertitude du football. Mais nous pensons que nous nous sommes considérablement améliorés cette saison et que Sugar FC pourra monter en Ligue 2.
-Pouvons-nous avoir une idée du diagnostic que vous avez fait ?
Nous retenons qu’au départ, nous avons fait une politique de jeunes. Vous savez que souvent l’inexpérience s’accommode parfaitement avec la jeunesse de l’équipe. Nous pensons qu’à certains postes clés, il faut des joueurs expérimentés, c’est ainsi que nous avons recruté des joueurs d’expérience en défense, au milieu et en attaque qui de mon point de vue apporteront cette dose d’expérience qui nous a manqués ces deux dernières années.
-Quel est l’apport de la direction de votre entreprise ?
C’est une très bonne question. Cette équipe a été créée sur un complexe agro-industriel qui est Sucrivoire. D’ailleurs, tous les dirigeants de ce club sont des agents de cette société. Depuis le début de l’aventure, nous avons toujours eu l’appui de cette société au double plan financier et matériel ce qui nous donne une certaine maturité dans la gestion de l’équipe. Cette entreprise continue de nous appuyer à tous les niveaux. Les joueurs pour la plupart sont des travailleurs de cette entreprise ce qui les met à l’abri des problèmes financiers. Le plus important est la gestion rationnelle que nous avons mise en place. Les joueurs étant au centre de notre action, il va s’en dire qu’ils sont les grands bénéficiaires et cela crée de la motivation. Tout cela fait que Sugar FC est une destination attractive pour les jeunes. C’est le lieu d’adresser tous nos remerciements aux responsables de notre entreprise pour tous les efforts consentis en faveur du club.
-Est-ce à dire que Sugar FC est beaucoup sollicité par des joueurs des autres clubs ?
Au départ, nous avons fait confiance aux jeunes de la région. Nous avons fait en sorte que Sugar FC soit issu de la région du Bafing voire des zones de Man et d’Odienné. Donc la majorité de nos joueurs venaient de cette zone. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas seulement rester dans cette zone. C’est dans cette optique qu’à chaque début de saison, nous élargissons nos recrutements à toutes la Côte d’Ivoire donc vous verrez que nous avons des joueurs venus de San Pedro, d’Abidjan voire hors des frontières de notre pays.
-Avez-vous transféré des joueurs à l’étranger ?
Non pas encore. Nos joueurs qui partent évoluent en Ligue 1 en Côte d’Ivoire et cela depuis trois ou quatre ans. C’est important de le dire parce que vous savez que l’économie d’un club de football est basée sur plusieurs piliers dont les transferts qui doivent pouvoir être des ressources additionnelles. Donc dans notre nouvelle orientation, nous avons décidé d’avoir de jeunes joueurs talentueux qui à l’avenir, pourront être transférés aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger.
-Avez-vous recruté des joueurs venant de pays étrangers ?
Depuis la création de Sugar FC, nous avons une filière nigériane qui a pris ses origines en Division Régionale. Nous avons fait évoluer à ce jour deux Nigérians dont un attaquant transféré cette saison au CO Korhogo et nous avons un troisième qui est arrivé et dont la licence sera validée sous peu.
-Où en êtes-vous avec la formation ?
Dès le départ, Sugar FC a mis en place un centre de formation, une académie mais des difficultés ont fait que nous avons du mal à retenir ces jeunes soit pour des raisons de scolarité soit pour des raisons d’éloignement d’avec leurs villes de provenance. Ces jeunes sont loin d’ici et fréquent des écoles dans d’autres régions. Donc nous menons une réflexion sur la formation afin que cette formation soit désormais une réalité parce que l’avenir du club doit nécessairement passer par la formation.
Entretien réalisé par Adou Mel, envoyé spécial à Borotou Koro
