Afrique-Europe, Afrique-États-Unis, Afrique-Russie, France-Afrique : des sommets drôles. Des sommets impitoyables, parce que l’Europe, les États-Unis, la Russie pèsent sur le moral des Africains. Tout est préparé pour « passer les menottes aux mains des Africains ». À ces sommets, les Africains ne disent pas non aux décisions économiques.
Des sommets avec l’Afrique pour quoi faire ? Dans le bon sens salutaire de ces sommets, l’Europe pense à son passé colonial. Seule la France a une véritable « société » de pays colonisés, et face à cette pénitence morale l’Afrique ne sait pas dire « non ».
À mon avis, l’Europe porte un regard négatif sur l’Afrique pour justifier ses aventures diplomatiques, économiques, et humaines. Une manière de disqualifier le souci environnemental et social des dirigeants africains. Aujourd’hui, ces sommets France-Afrique, Union Européenne-Afrique, États-Unis-Afrique expliquent une seule chose : préparer un avenir jouissif et suffisant pour leurs générations futures. A quoi sert un sommet Afrique-USA ? De simples rencontres de « trompette » au « domicile » du président américain, à la Maison Blanche à Washington.
Ce sommet est un instant pour les Africains incapables d’émettre des critiques. Pour les Américains développer un nouvel axe de stratégie de coopération. Quel sens donnez-vous à cette phrase ? C’est l’effet heureux de la diplomatie tout simplement. Alors que ce principe de la politique étrangère pouvait être géré par les ambassadeurs américains dans les pays africains, où ils sont accrédités. Afrique-Russie ou Afrique-Turquie sont des sommets de suspicion. Par concept, russes ou turques savent que l’Afrique ne « sait pas dire non ».
Avec les sommets Afrique-Chine, Afrique-Inde, il faut serrer la ceinture. Nous avons envie de demander la qualité de leurs produits. Et comme l’Afrique ne sait pas dire non, ces pays de plus de quatre milliards d’habitants imposent leur mythe de progrès et passent les menottes aux poignets des Africains. À mon avis, aucun de ces sommets ne « réforme » et ne « défend » l’aide à essentiel dont l’Afrique a besoin. Vite dit, l’Afrique, un continent de 54 pays doit s’écouter, se soutenir au lieu d’être le « mouton » d’une rivalité ancienne entre la Chine, les États-Unis, ou la Russie, mise à jour régulièrement dans une comédie diplomatique.
L’Afrique ne sait pas dire non. Le continent n’est pas consulté quand il s’agit des élections présidentielles en France, aux États-Unis, en Chine, en Russie ou en Turquie. Mais, ce sont les Africains qui sont inquiets et majoritairement favorables aux présidents qui seront élus aux États-Unis, en France, en Russie. Ils sont nombreux les Chefs d’États africains, qui ne peuvent joindre Poutine, Joe Biden, Emmanuel Macron, au téléphone. À quoi ressemble un sommet Afrique-Europe, Afrique-États-Unis, Russie-Afrique, Turquie-Afrique ? Une vraie soupe à la grimace, brassée sur la profondeur du « sous-sol » économique.
Aucun sentiment chez les puissances mondiales qui intègrent mieux l’Afrique dans leurs programmes de coopération. Regardez cette croisade Russo-américaine en Afrique, les Chefs d’État africains ne seront pas les premiers à présenter leurs doléances. Mais, signe des temps, ils ne diront rien. Officiellement, cette passivité des Chefs d’États africains aux différents sommets en dit long face à Poutine, Macron, Joe Biden, où ils sont « affaiblis » et silencieux.
BEN ISMAEL