Depuis son départ de l’opposition pour rejoindre le parti au pouvoir, publiquement, Sidya Touré, leader de l’union des forces républicaines -UFR-, ne s’était pas prononcé. Samedi 2 avril 2016, il a choisi le siège de sa formation politique à Conakry pour s’exprimer sur les sujets de l’heure en Guinée.
De blanc vêtu, le président de la 3ème force politique du pays est arrivé dans le cour du siège à Matam (banlieue de la capitale Conakry) à bord d’une 4×4 VA sous escorte policière.
Devant des militants et sympathisants , l’actuel haut représentant du chef de l’État rappelle : ” depuis la dernière fois que j’ai fait des déclarations ici, le 5 décembre 2015, vous ne m’avez plus entendu parler. Mais pendant ce temps, les gens parlent de gauche à droite. Vous ne m’avez pas entendu parce que ce que j’avais à dire, je l’avais déjà dit, à savoir le repositionnement de notre parti l’UFR qui avait décidé, qui décide, qui continue de décider, que nous ne faisons pas partie de l’opposition républicaine constituée telle que nous l’avons vu et que nous l’avons pratiquée”.
Mais, ajoute l’ancien premier ministre, ” l’opposition est plurielle, il n’y a pas un diplôme d’opposition qui est remis à quelqu’un. L’opposition c’est celle qui veut s’opposer. Il n’est pas dit qu’elle doit s’opposer derrière un parti politique. Il n’est pas dit que quand tu n’es pas de l’UFDG, (dirigé par Cellou Dalein Diallo) tu n’es pas de l’opposition. Cela relève de la pensée unique qui est un peu la culture que nous avons vu pratiquer depuis un certain temps. Nous ne reconnaissons pas cela et nous n’y sommes pas. Cela est très clair. C’est notre décision, c’est la volonté du bureau exécutif du parti et de nos militants”.
Sur un ton humoristique, le leader de l’UFR s’est interrogé sur tout le débat de ceux qui se disent opposition républicaine ne tourne plus qu’autour de l’UFR ? En langue locale soussou (plus parlée à Conakry), il avance une anecdote: “la mort d’une seule personne ne gatte pas un village, mais si vous perdez une personne ressource, vous souffrez”. Il affirme que “le départ de l’UFR de cette prétendue opposition républicaine a largement affaibli cette opposition à réagir sereinement, démocratiquement aux problèmes qui se posent aujourd’hui dans notre pays”.
Faisant allusion aux difficultés que traverse le parti du chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, l’actuel Haut représentant d’Alpha Condé fustige son attitude face aux défis qui se présentent. “Comment voulez-vous reprocher au pouvoir en place de ne pas donner la possibilité d’avoir des débats sereins, d’avoir le dialogue et alors que vous-mêmes, vous refusez qu’il y ait le dialogue à l’intérieur de votre propre opposition? Si vous ne donnez aucune possibilité de dialoguer, pourquoi voulez-vous que ceux qui sont en face de vous, vous donnent la possibilité de débattre? Nous avons assisté à une radicalisation de nos amis, nos ex-amis plutôt”, a indique l’ancien opposant.
Aliou BM Diallo