Afrikipresse.fr a échangé avec Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais ( PDS, de l’ex président Abdoulaye Wade), Lundi 13 Octobre 2014 à Dakar au sortir d’une séance à l’assemblée nationale. Un second extrait des échanges.
“Le Sénégal et la francophonie, c’est une longue histoire, le Sénégal et la France c’est une longue histoire, le Sénégal et la langue française aussi, c’est une longue histoire, depuis Senghor. N’oublions pas que Dakar a été pendant longtemps la capitale de l’AOF (l’Afrique occidentale française). N’oublions pas également que Dakar, Saint Louis, Gorée, Rufisque ont été première villes francophones en Afrique de l’ouest. N’oublions pas aussi que le premier président de la République sénégalaise a été l’un des premiers francophones, l’un des plus grands francophiles et Léopold Sédar Senghor a été l’une des personnalités qui a beaucoup contribué à la compréhension même de la langue française à travers l’Afrique et le monde francophone : l’un des premiers grammairiens et aujourd’hui, l’une des personnalités de l’espace francophone les plus respectées à travers le monde. Donc que Dakar accueille le quinzième sommet de la francophonie, cela est normal et naturel.
Abdoul Diouf qui a été aussi le président de la République du Sénégal et qui est aujourd’hui le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) choisi, en accord avec les autorités sénégalaises, Dakar pour son dernier sommet à lui, cela aussi me semble un symbole important. C’est donc pour vous dire, en ce qui nous concerne que c’est avec beaucoup de fierté que nous constatons que notre ville va recevoir le sommet de la francophonie.
Maintenant, les autorités sénégalaises sont interpellées pour la bonne organisation du sommet pour mettre tous les hôtes du Sénégal dans de très bonnes conditions, pour finir l’ensemble des installations d’accueil, pour achever l’organisation pratique dudit sommet, notamment le centre de conférence qui se trouve à quelques kilomètres de Dakar.
Au-delà de la préparation matérielle du sommet, on attend aussi des autorités sénégalaises une bonne préparation scientifique à travers des thèmes d’actualités, à travers des discussions importantes, à travers aussi des résolutions qui pourront permettre au monde francophone davantage de mieux compter à travers le monde. Car, disons-le sans fioritures, aujourd’hui, la langue française recule. Aujourd’hui, la langue française n’est plus ce qu’elle était par le passé. Vous partez en France, à l’occasion de réunion internationales, on parle l’anglais à la place du français, aux Nations-Unes, certains diplomates de pays francophones, y compris des diplomates français s’expriment en Anglais.
C’est pour vous dire combien de fois l’anglais est davantage en train de prendre le dessus par rapport au français. Cela devrait être l’un des principaux enjeux parce qu’à sa création c’était l’une des principales missions que la Francophonie s’était assignée. Malheureusement, on constate que malgré les efforts, malgré tout ce qui été fait, le français est en net régression. Fait d’autant plus important que de plus en plus de pays francophones ont introduit l’anglais dans leur système d’enseignement. C’est pour vous dire qu’il y a beaucoup d’enjeux à ce sommet de la francophonie et maintenant, nous attendons de voir.”
Claude D, Dakar