Candidat malheureux à l’élection présidentielle ivoirienne de 2010, le Révérend Pascal Tagoua a échangé le 3 mai 2015, à Abidjan avec une poignée des journalistes.
À cinq mois du prochain scrutin, il a posé des conditions à son éventuelle candidature : «Nous sommes prêts pour la course mais, nous sommes en train de discuter de certaines conditionnalités qui sont d’abord, de faire respecter les textes, puisque nous croyons que répondre à l’appel de la CEI pour le dépôt des candidatures, c’est légitimer cette CEI qui, dans sa composition actuelle est illégale. D’ailleurs, sur son propre site, c’est-à-dire, sur le site de la CEI, il est clairement écrit ‘’Que le président de la CEI est éligible une seule fois, pour un mandat de 5 ans, non renouvelable’’. Répondre donc à l’appel de celui qui devant la loi ne devrait pas être là, c’est légitimer sa présente à la tête de cette Institution. Nous sommes donc candidat mais nous n’avons pas à répondre à l’appel de cette CEI qui est là ».
Fondateur de ‘’Feeders Lime Ministry (organisation internationale pour aider les Églises et les gouvernements), Révérend Tagoua a réagi sur l’optimisme du camp présidentiel ivoirienne qui espère gagner les élections au premier tour, avec un large score : «Je ne nie même pas ce qu’ils avancent car, il y a un seul point dont je suis en train de vous parler. Il s’agit de la crédibilité de la CEI. Si la CEI même est partisane, c’est que les bases sont déjà faussées dès le départ. C’est donc tout à fait normal que le camp présidentiel gagne avec 80% dès le premier tour. C’est pour cela que je vous dis qu’ils vont faire mieux que ce qui s’est passé en 2010. Si le président de la République veut une élection transparence, il faut qu’il change la composition actuelle de la CEI. Mais, dans l’état actuel des choses, il est surprenant que celui qui a pris les urnes en 2010, et qui a fui pour aller à l’hôtel du Golf pour annoncer les résultats, en disant que c’est tel qui a gagné, soit le même qu’on a remis à la tête de la CEI. Dans ce cas, on n’est pas surpris qu’ils nous disent qu’ils vont gagner à 80, ou même à 100% des suffrages. Alors, pourquoi ne pas aussi reconduire Yao N’dré ? Si nous voulons donc être sérieux, si le président de la République qui avait demandé seulement un mandat de 5 ans retourne à ces élections, ce n’est pas nécessairement pour terminer son programme car, même Houphouët qui a fait 40 ans au pouvoir n’a pu terminer le sien, parce que le programme, on ne le finit jamais, à 100%. Aujourd’hui, après 5 ans, il s’est rendu compte en regardant la population, qu’il a besoin de rétablir sa légitimité qui est mise à mal. Il veut restaurer cette légitimité et cette légalité ».
Claude Dassé