Une chargée de la communication de Monsieur Bédié a apostrophé de façon véhémente des journalistes étrangers venus couvrir l’élection ivoirienne du samedi 31 octobre 2020. Elle les a apostrophés, alors qu’ils étaient venus recueillir la déclaration du désormais ex-candidat Pascal Affi, au domicile de son collègue ex-candidat Henri Konan Bédié, ce même samedi 31 octobre 2020.
« Vous là qu’est-ce que vous êtes venus faire ici ? Vous n’avez même pas honte d’aller vous afficher àun déjeuner avec un candidat », a-t-elle dit.
Une conception bien étrange dans les rangs de l’opposition du travail de la presse libre et indépendante et du droit à informer.
Ces mêmes journalistes avaient déjeuné avec Guikahué Soro à Paris. Reçus par le candidat Ouattara, ils ne lui font pourtant pas cadeau et conservent leur liberté d’opinion, et leur droit d’information librement.
Je constate même que ces journalistes ne cherchent nullement depuis quelques jours, à écrire des articles objectifs, mais ils se montrent plutôt très critiques à l’égard du régime en place, dans leur compte rendu du scrutin du 31 octobre 2020.
Le candidat du Rhdp constate que ces journalistes ne lui font pas de cadeau, mais il s’en accommode. Il accepte qu’ils exercent leur métier en toute liberté. Le Rhdp ne fait pas comme l’ex-candidat Affi N’Guessan qui, avec un humour mal placé, a dit qu’il espèrait que ces journalistes feraient bien leur travail, même si l’opposition n’a pas les moyens de leur offrir un déjeuner ou un dîner comme le candidat Alassane Ouattara, l’a fait.
Affi attend-il un journalisme de connivence ? De parti-pris ? Des journalistes à la botte de l’opposition, alors ?
Si ces journalistes étaient vraiment à la solde du candidat Alassane Ouattara, ils n’auraient pas répondu à l’invitation des ex-candidats Affi et Bédié et ils n’auraient pas donné pratiquement le même temps de parole à Affi , Bédié que celui qu’ils ont accordé au candidat du Rhdp durant la campagne !
En réalité, c’est la même presse, c’est exactement à peu près les mêmes journalistes qui étaient au Bristol à Paris au petit déjeuner de presse de Guillaume Soro.
Alors, de quoi se plaint Pascal Affi N’Guessan ? Soupçonne-t-il ces journalistes de collusion avec le pouvoir et de partialité au profit du candidat Alassane Ouattara ?
Encore une fois, je constate que ces journalistes n’ont pas ménagé Alassane Ouattara, l’interrogeant sur sa candidature, sur l’organisation du scrutin, sur la Cei.
Aucune question n’a été éludée. Ont-ils donc commis une faute professionnelle en acceptant de participer à un déjeuner de presse ? Ont-ils transgressé les règles de la déontologie du métier de journaliste ?
Ils ont simplement répondu à une invitation à déjeuner, comme ils en en acceptent de nombreuses autres dans le cadre de leur métier, comme ils répondraient à une invitation lancée par les ex candidats Affi et Bédié, même s’ils devaient payer eux-mêmes leur repas.
Les journalistes de la presse indépendante respectent la déontologie de leur métier.
Je vais même faire une confidence à Monsieur Affi : j’estime que la presse a sa légitimité.
Il ne viendrait pas à l’idée de critiquer un journaliste du Réveil qui soutiendrait la ligne politique de Bédié, ni un journaliste du Temps ou de Notre Voie, qui défendrait Gbagbo ou Affi.
Et si quelqu’un devait se plaindre des journalistes, comme se plaindre de Francis Laloupo et quelques autres hypocondriaques écrivant (le mot n’est pas de moi, mais de Monsieur Bédié), c’est bien le Président Alassane Ouattara, victime de la préférence des pour l’homme qui mort un chien.
Le Président Alassane Ouattara n’est peut-être pas un bon client pour des médias et des lecteurs en manque de sensations fortes et de déclarations polémiques, en cette période .
A-t-on déjà entendu Alassane Ouattara se plaindre de la presse ? L’a-t-on entendu se plaindre de journaux, de magazines ou d’émissions de télévision qui donnent la parole à ses opposants à la recherche de ce qui ne va pas bien ?
Laurent Gbagbo ne s’est-t-il pas exprimé récemment sur TV5 Monde ? Bédié n’a-t-il pas été souvent interrogé par Jeune Afrique, France 24 et autres ?
Monsieur Affi, revenez, s’il vous plait, dans le giron de la démocratie et de la liberté de la presse. Les conditions étaient réunies pour que vous puissiez accéder au statut d’opposant reconnu et légitime dans une grande démocratie.
Vous voici relégué au rang de supplétif d’une opposition hétéroclite, sans véritable stratégie, ni programme alternatif
L’histoire politique de la Côte d’Ivoire se déroule sans vous, puisque vous vous êtes engagé dans l’impasse du boycott et de la désobéissance civile.
Vos appels à l’insurrection sont restés lettre morte.
Est-ce la faute des journalistes ?
Justice Konan, Paris
mjdhlp@hotmail.fr
