La compagne du président du Front populaire ivoirien est actuellement en France. Selon des informations confirmées par un proche du président Affi N’guessan et un proche de Youan Bi Agenor , Mme Affi a rencontré Charles Blé Goudé à la prison de Scheveningen, lieu de détention de Laurent Gbagbo et de l’ex-leader des jeunes de la galaxie patriotique.
Tout en excluant pour le moment une rentre entre l’émissaire du candidat à la présidentielle ivoirienne et Laurent Gbagbo lui-même, malgré le communiqué peu serein de mise en garde de la tendance légitimiste du Fpi conduite par Aboudrahame Sangaré , des observateurs notent qu’Affi N’guessan a changé son fusil d’épaule dans sa tentative se séduction en vue de rallier à sa cause Laurent Gbagbo.
« Qui mieux que Charles Blé Goudé peut transmettre le message du candidat Affi N’guessan à Laurent Gbagbo, étant donné celui-ci n’a pas encore pu le rencontrer malgré nombreuses tentatives ? », interroge un observateur de la vie politique ivoirienne.
Cette stratégie de Pascal Affi N’guessan aura eu son pesant d’or, puisque Blé Goudé pourra dire ce qu’il pense de la crise au sein du FPI, dont la tendance Sangaré prône le boycott pendant que celle tenue par Pascal Affi N’guessan invite tous les Ivoiriens à aller voter en octobre 2015 pour apporter le changement duquel découlera la libération de Laurent Gbagbo, leur mentor commun.
Une rencontre entre Affi N’Guessan lui-même même et Charles Blé Goudé avait avorté alors que le président du Fpi se trouvait en France.
Au départ, le plan consistait pour le natif du Moronou ivoirien à prendre prétexte de la visite à Blé Goudé pour contourner le blocage et profiter pour voir Laurent Gbagbo.
Mais ce plan avait avorté par la volonté des radicaux qui ont fait pression sur Blé Goudé, le soupçonnant à nouveau de trahison parce qu’il cantonnait une rencontre Gbagbo -Affi, qui aurait liquidé leur fonds de commerce.
N’empêche qu’Affi N’Guessan qui n’a jamais osé la rupture et ni le reniement définitif avec Laurent Gbagbo, continue d’espérer un dialogue direct avec le fondateur du Front populaire ivoirien.
Pour sa part, l’on annonce qu’à défaut d’Affi lui-même, Laurent Gbagbo pourrait courant septembre ( ou en tout cas avant le 25 octobre 2015), recevoir un membre du staff du candidat à la présidentielle , et donner ainsi un gage et même des consignes fermés de rapprochement et de réconciliation, autour du Fpi.
En attendant, les observateurs de la scène politique ivoirienne contactés rappellent , sur la base de l’hypothèse que Laurent Gbagbo et Blé Goudé entretiennent les meilleures relations à la Haye , que lors de sa gouvernance l’ex chef de l’État ivoirien utilisaient bien l’ex leader des jeunes patriotes pour passer des messages, et dénouer des crises internes au sein de son propre camp.
Selon eux la position constante de modération et de refus de prendre position pour un camp contre l’autre , manifestée depuis le début de la crise au sein du Fpi par Charles Blé Goudé, n’a pas été suffisamment analysée et décodée par Sangaré Aboudramane.
Ils en veulent pour preuve le dernier communiqué rageur de mise au point sur la procédure pour rencontrer Laurent Gbagbo, et mettant en garde contre la tentative d’instrumentalisation de l’ex président détenu à la Haye. Au lieu de prendre acte d’un éventuel signal d’ouverture que pourrait émettre le fondateur du temple, les gardiens autoproclames du temple s’obstinent à fermer la porte au compromis, et laissent même entendre qu’ils pourraient s’opposer à Laurent Gbagbo au cas où il acceptait de rencontrer au nom d’une certaine real politik, Affi N’Guessan.
En tout état de cause, quelque chose est en train de changer et les lignes bougent, avec cette perte de sérénité des légitimistes du Fpi, à qui le contrôle des opérations pourrait échapper….
« Sangaré le gardien du temple, et les légitimiste du Fpi auraient pu comprendre que tout ce qui se passe pouvait aussi être un signal, une autre voix du maître. Cette bataille est identique à la bataille d’influence autour d’un chef, qu’il soit au pouvoir, dans l’opposition, ou en prison comme c’est le cas de Laurent Gbagbo. C’est une guerre d’ambition et de positionnement autour du leader. Affi a pu commettre des erreurs, mais les autres ne sont pas au dessus de tout soupçon. Tous doivent revoir leur copie s’ils aiment vraiment le chef, et calmer ainsi le jeu », confie notre observateur politique qui prédit que tout finira d’ici le 25 octobre 2015 par s’arranger entre les enfants de Gbagbo, au détriment d’Alassane Ouattara. Quel optimisme !
Charles Kouassi et Olivier Doua
