Ce jeudi 15 juin 2017, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly sera face à la presse nationale et internationale à l’auditorium de la Primature au Plateau. Dans une atmosphère politique, sociale et économique assez dense, le 1er premier ministre de la 3ème République abordera-t-il tous les sujets, ou bien se contentera-t-il de parler seulement économie et social ; ou encore s’agira-t-il de faire le seul bilan du dernier Eurobond ?
Même s’il s’était déjà essayé à cet exercice au marquage des 100 premiers jours de sa présence à la Primature ivoirienne sur les antennes de la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne), il faut souligner qu’être en face d’une cinquantaine de journalistes de plusieurs médias du monde entier, jeudi, sera le premier grand oral de cette envergure, pour Amadou Gon Coulibaly, longtemps habitué à haranguer les foules dans les meetings, qu’à tenter de séduire et convaincre la presse .
Des plus bateaux comme la réconciliation nationale aux plus fâcheux comme le dossier des caches d’armes découverts récemment, en passant par les plus subtiles comme la non-application effective sur le terrain de certains décrets sur les prix des denrées alimentaires et les plus personnels concernant la position du premier ministre par rapport à la présidentielle de 2020, voici une partie des sujets pouvant être abordés.
Selon Pascal Affi N’Guessan joint par Afrikipresse, Amadou Gon doit expliquer « pourquoi détenir des citoyens pendant des années sans qu’ils ne soient jugés alors qu’il y en a d’autres que tout accable et qui ne sont même pas détenus et même entendus par des juges d’instruction ». Et le président du FPI de préciser : « pourquoi un homme comme Sam l’africain qui fait un simple meeting, les mains nues, pas même avec un couteau ni une aiguille, est arrêté et condamné. Alors qu’à côté, il y a un citoyen chez qui on découvre une cache d’arme sans que l’infraction bateau, générique d’atteinte à la sûreté de l’État ne lui soit pas appliquée. Il est entendu deux fois, il est resté chez lui sans être appréhendé et depuis, plus rien ».
Pour Manssa Ben Faly, PCA de la Fédération ivoirienne des consommateurs “le Réveil” (FIRCR) le quotidien des ivoiriens devra être au centre des préoccupations à soumettre au Premier ministre. « Par exemple, dira-t-il, le gouvernement a décidé, en conseil des ministres, de bloquer les marges de certains produits. Que le premier ministre nous dise concrètement comment cela va se passer et sur quelle période. Et pourquoi chaque fois qu’il y a des décisions, elles restent sans suivie »
Pour Dr Marie Paul Kodjo, Présidente de l’ONG Playdoo-Côte d’Ivoire « le premier ministre doit proposer des solutions claires pour la réconciliation nationale. Et surtout annoncer des mesures qui assouvissent les attentes de la communautés des victimes des différentes crises ».
On le voit, ce grand oral de ce jeudi ne sera pas une partie de plaisir médiatique pour celui qu’on surnomme “le Lion” dans son parti, le RDR (Rassemblement des républicains). Il devra, à la fois, pérenniser avec son style propre cet exercice initié par Daniel Kablan Duncan, l’actuel vice-Président de la République, lorsqu’il était Premier ministre. Et rassurer les Ivoirien qui attendent des réponses concrètes à leurs préoccupations. Des vrais enjeux qui vont au delà du nombre de fois , qu’il pourrait prononcera la conjonction de coordination “donc”, un tic de langage auquel il est habitué depuis longtemps.
Chris Monsékéla