Les meilleures élèves filles de la commune d’Abobo ont été sensibilisées sur les grossesses en milieu scolaire, dans le cadre du projet SWEDD Côte d’Ivoire.
150 élèves filles d’entre les meilleures des établissements du primaire et du secondaire de la commune d’Abobo ont pris part à une activité de sensibilisation contre les mariages précoces et les grossesses en milieu scolaire. C’était le vendredi 27 septembre 2024, au Groupe scolaire Children of Africa d’Abobo.
Une activité du projet Initiative Sahel women’s empowerment and demographics (SWEDD) ou Autonomisation des femmes et le dividende démographique dans le Sahel (en français. Ndlr). Activité baptisée “Les rencontres intergénérationnelles Femmes modèles et Ambassadeurs en action” et qui a consisté, pour les organisateurs, de faire passer des femmes, exemples de réussite, victimes de mariages ou de grossesses précoces, pour partager leurs expériences.
Sira Sy Savané, chargée de projet à l’Observatoire national de l’équité et du genre, une structure rattachée à la Primature, a partagé son expérience de collégienne, où elle a réussi, selon elle, à s’opposer aux envies de son professeur d’éducation physique. Elle les a invitées à être des battantes.
«Les filles, soyez des lionnes. L’école est la clé de la réussite. Si ça ne va pas, il faut que ça aille. Mettez-vous cela à l’esprit, tous les jours. L’école doit vous amener à vous connaître. Cela vous donnera confiance en vous. Vous pourrez ainsi vous fixer des objectifs que vous vous battrez pour atteindre. Si, en vous levant le matin pour l’école, vous n’avez pas d’objectif quant au métier que vous vouliez exercer plus tard, ce n’est pas bon. L’éducation est un ensemble. Il y a l’école, l’alphabétisation mais y a aussi la formation socio-professionnelle. Ç’est une chance pour vous que vos parents vous inscrivent à l’école pour que vous alliez un savoir et des compétences. Cela vous donnera les outils nécessaires pour exercer un emploi et défendre vos droits. Vos parents vous aident aujourd’hui, pour que vous puissiez, en retour, les aider demain. Cela passe par étudier et éviter les grossesses en cours de scolarisation. Vous devez épouser le slogan qui dit “Zéro grossesse, j’y adhère”», a-t-elle appelé.
Filomène Glao, chef d’entreprise et membre du Conseil régional du Tonpki, a également partagé son expérience. Elle a expliqué qu’elle s’était retrouvée dans un foyer polygame à l’âge de 17 ans, avec un homme de 70 ans marié à sept femmes. «J’ai vraiment souffert dans ce foyer. J’ai dû faire preuve de beaucoup de courage pour m’en sortir. Je n’ai pas eu la chance d’être scolarisée. Vous avez la chance d’aller à l’école. Faites des études votre priorité », a-t-elle dit.
Prospère Kobénan, Directeur régional de l’éducation Abidjan Nord, a eu un mot à l’endroit des parents d’élèves. « Si nous voulons que le monde soit meilleur, nous devons tous scolariser nos enfants, filles et garçons. Quand un pays réussit à investir dans l’éducation de ses enfants il aura réussi à mettre en place ce qu’il faut pour changer sa face. En termes d’intelligence, il n’y a pas un coefficient réservé aux femmes et un autre aux hommes. L’école est un lieu d’apprentissage ouvert et démocratique qui favorise la réussite de tous», a-t-il appelé.
J-H Koffo
Des élèves sensibilisés dans le cadre du projet SWEDD Côte d’Ivoire photo: DR
