Le Mardi 21 février 2017 s’est re-ouvert au tribunal de Yopougon à Abidjan ( Côte d’Ivoire ) , le procès dit des ” disparus du Novotel” , durant la crise post électorale dans le pays.
Au banc des accusés , 10 personnes : des militaires et des civils. Un parmi eux , assis , au premier rang sur la première chaise à partir de l’entrée , dans un costume bleu qui ne le quitte pas depuis plusieurs audiences dans d’autres affaires , est l’objet de curiosité de la part du public d’amis , de parents et de journalistes présents dans la salle d’audience : le général Dogbo Blé Bruno.
Il comparaît , aux côtés de 4 autres personnes sur les 10 au total pour “séquestration et assassinat” , quand les 5 autres le sont pour enlèvement” et/ou “disparition de cadavres”.
Né le 26 janvier 1952 à Daloa , ce général a marqué de son empreinte la crise postélectorale qui a fait , selon des chiffres officiels , 3000 morts dans son pays.
Plusieurs procès sont intentés contre lui dont celui auquel il a comparu ce mardi. Il est devenu une véritable vedette aussi bien des partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo , que des tribunaux après avoir ( en tant que Commandant de la garde républicaine ) tenté en vain de sauver le pouvoir de l’actuel pensionnaire de la Cpi.
Tout le long des débats au tribunal , le général est resté bien calé dans son siège , un pied sur l’autre , ou bien les deux pieds séparés et tendus en signe d’étirement. Les bras étaient tantôt séparés , et d’autres fois croisés en signe de sérénité. On le voyait également le menton entre l’index et le pouce droit , scrutant l’horizon juste devant lui ou étaient assis juges et assistants.
Quand intervenait une suspension , ( il y en a eu deux ) , presque tout le monde se ruait vers le général Dogbo. Les uns pour un selfie , d’autres , pour des photos ou encore pour lui soutirer quelques mots. Et , lui souriant , s’adonnait à cœur joie à ce “jeu”. Dans son costume bleu , le Général , pour l’instant d’un procès s’est senti à nouveau dans la peau d’une grosse vedette , même pas ébranlée par les arguments de l’accusation. Il semble même avoir été conforté par sa défense qui a émis des doutes sur la compétence d’un tribunal civil dirigé par un juge civil , à juger des militaires.
Les débats ont d’ailleurs achoppé à ce niveau ; et le juge a renvoyé tout le monde au mercredi 22 février au même lieu , après avoir accédé à la requête de la défense de rejeter la liste des 70 témoins de l’accusation pour défaut de notification dans les normes.
Chris Monsékéla