Après deux ans de détention, Justin Koua Nestor Dahi ainsi que Danon Djédjé devraient être jugés ce vendredi 19 mai 2017. Le Procureur Bogro Williams a jugé qu’il n’était pas suffisamment outillé, ce jour, pour une procédure. Il a donc demandé un renvoi. Ce qui a été pour le vendredi 26 mai 2017 par la juge présidente Abané. Mais avant renvoi, elle avait invité le conseil des prévenus à se prononcer sur la requête du procureur.
Me Dadjé Rodrigue, conseil principal des accusés s’est offusqué de l’attitude du procureur : « C’est le procureur qui poursuit. Ça fait 2 ans de détention qui perdure. Il ne peut pas dire aujourd’hui après ces années, pour des faits de natures de troubles à l’ordre public pour dire qu’il n’est pas prêt. C’est une preuve de l’abus caractériel dans cette procédure. Ils ont été arrêtés parce qu’ils sont des opposants politiques. Il fallait les sanctionner(…) Je suis désolé qu’on poursuive ces gens pour des faits qu’ils n’ont pas commis eux-mêmes. C’est un aveu d’impuissance. ( …) C’est nous qui aurons pu dire que nous ne sommes pas prêts. C’est parce qu’il est prêt qu’il a amené l’affaire devant le tribunal. C’est le procureur qui programme l’audience. Ce n’est pas le juge. Il programme lorsqu’il se sent prêt. Alors sur quelle base a-t-il programmé l’audience. Après 2 ans d’instruction, il n’y a eu qu’une seule audition. C’est comme si on organise un match de foot. Et que c’est moi qui fixe la date et le lieu du match. Je ne peux plus dire que je ne suis pas prêt puisque c’est moi qui ai fixé tout ».
Il a fait savoir qu’après 2 ans de détention, il ne puisse pas comprendre que ses clients ne soient pas mis en liberté pour une procédure pour laquelle « au bout de six mois on aurait dû les mettre en liberté ».
« Je ne garde pas espoir en ce qui concerne la justice ivoirienne. C’est une justice à deux vitesses, formatée pour poursuivre les pro-Gbagbo qui n’ont plus leurs qualités d’Ivoiriens dans ce pays », a ajouté Me Dadjé.
Hilaire Gueby