AFRIKIPRESSE-Paris. Madagascar fête depuis une trentaine d’années les fêtes pascales, mais en ce troisième millénaire dans la deuxième année de la Quatrième République, le contexte socio-economico-politique s’est davantage imposé .
La Grande Île est de culture chrétienne, même si les relations entre l’État et les églises depuis plus d’une douzaine d’années ne rehaussent pas ce constat, d’autant plus que la Constitution du pays stipule clairement que Madagascar est un État laïc.
Pourtant à l’occasion du Jeudi Saint, le régime Hery RAJAONARIMAMPIANINA a tenu une messe chrétienne au palais présidentiel d’Iavoloha. Cela a remis le débat sur la laïcité au premier plan des tensions sociopolitiques du pays la veille de la « Résurrection du Christ », avec le processus de la réconciliation nationale tracé par les quatre chefs des églises chrétiennes (FFKM) qui est bloqué, et est en mauvaise posture pour le moment du fait de l’absence de la table de négociation de l’ex président élu Pr Albert ZAFY, et de l’ex chef de la Transition. Sans oublier que bien que minoritaires au sein de la population , une partie des musulmans se sentent écartés de la réconciliation.
Il y’a eu bel et bien des fêtes et des célébrations mais celles-ci ne se sont pas déroulées comme il y’a 10 ou 15 ans ! Les réalités sociales, économiques et politiques ont effacé l’aspect joie et gaieté de la Pâques. La couleuvre des problèmes du statut de la capitale et du cas de l’opposant Alain RAMAROSON à peine digérée, un autre boa s’est présenté , avec la hausse annoncée du coût de l’électricité et la revendication de quelques corps professionnels. L’on parle également de mécontentement du secteur maritime et de la contestation des Inspecteurs du travail.
Temporisant ces débats, le Pr. Jean Erick RAKOTOARISOA actuel Président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) a pour sa part invité tout un chacun à être intègre. À la sortie de l’église, le dimanche de Pâques il a transmis ce message : « Selon l’enseignement du jour, il appartient aux chrétiens de se comporter et d’agir quotidiennement en se fondant sur les valeurs chrétiennes, et non à jouer seulement sur l’apparence et la tartufferie ».
James RAMAROSAONA