À quoi s’attendaient vraiment les ivoiritaires radicaux ? Que le chef de l’État ivoirien se prive (ou accepte d’être privé) de candidature ? Que le Conseil constitutionnel endosse les lectures passées faites ?
Si les manifestants avaient relu la profession de foi ci-dessous d’Alassane Ouattara, faite un an après l’adoption en 2000 de la Constitution et de son article 35 , ils auraient peut-être mieux compris que même opposant , le candidat du Rhdp dénonçait les interprétations et les lectures de la loi faites à son détriment. En 2000, Tia Koné avait à l’esprit d’écarter Ouattara, il a utilisé la Constitution pour le faire. En 2010, Yao Ndré avait à l’esprit de retenir Ouattara, il ne l’a pas fait contre la Constitution. Koné Mamadou, qui avait à l’esprit de ne pas exclure Ouattara, à combiné les deux soucis et arrêts de 2000 et 2010, pour argumenter.
En effet le 13 novembre 2001 lors de son discours au Forum pour la réconciliation nationale Alassane Ouattara, avait déjà place planté le décor. De cette date jusqu’à cette décision du Conseil constitutionnel ivoirien, qui s’inscrit dans la lignée des arrêts de cette juridiction, l’homme est resté égal à lui-même, avec le même discours et la même posture.
« Je ne me suis jamais prévalu d’une autre nationalité que la mienne. Je suis Ivoirien à titre exclusif. C’est donc à juste titre que je considère être en droit de réclamer la reconnaissance de ma citoyenneté pleine et entière puisqu’il est juridiquement établi que je suis Ivoirien et que je suis éligible (…) Les faits sont là : mon problème ne relève pas de la justice. Il s’agit bel et bien d’un problème politique. Et, au delà de ma modeste personne, ce sont des millions d’Ivoiriens qui sont exclus d’une citoyenneté authentique. Je ne suis qu’un symbole (…) J’aime mon pays. Je l’aime profondément. J’ai une ambition pour mon pays : – faire de la Côte d’Ivoire une véritable société démocratique, respectueuse des droits humains et de la liberté des individus, – une société démocratique apte à inventer et à initier les changements ce qui implique la reconnaissance et le respect de l’autre, la participation de tous à la vie nationale, – une société de bien-être et de progrès (…) La démocratie exige cette intervention permanente et cette participation du peuple entier. Elle exige ce recours au dialogue et au consensus. Nous ferons redémarrer l’économie avec la restauration de l’Etat de droit. Et nous disposons d’atouts formidables : – des ressources humaines avec une population jeune, – des femmes dynamiques dont le rôle doit être de plus en plus reconnu, – des cadres de grande valeur, – des ressources naturelles avec notre potentiel agricole. Notre pays ne peut pas se permettre d’être à contre-courant de l’évolution du monde. Il doit renoncer à tout repli frileux, à toute idéologie fondée sur l’incitation à la haine et le refus de l’autre. Nous devons réapprendre à vivre ensemble. La réconciliation, la vraie réconciliation : – c’est la confiance retrouvée en nos capacités à gérer, à nous développer et à entreprendre ensemble ».
Maintenant qu’il est devenu président, c’était quand même gros d’espérer imposer encore à Alassane Ouattara, la lecture de la Constitution qui a été toujours faite par ses adversaires politiques, en vue de l’exclure.
Cette partie de l’opposition ivoirienne, (une partie) selon les médias occidentaux, est bien seule , sans aucun soutien de la communauté internationale , sans oublier qu’elle n’a même pas d’ancrage national total.
Aline Ouédraogo