L’Oidh demande à la CPI le bilan des enquêtes ouvertes en Côte d’Ivoire sur la période 2002-2010, dans l’intérêt des victimes.
Le président de l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (Oidh), Éric Aimé Semien, a adressé un courrier au procureur de la cour pénale internationale (CPI). Dans sa correspondance, l’Oidh demande dans l’intérêt des victimes, le bilan et la suite des enquêtes 11 ans après leur ouverture.
«03 Octobre 2011-03 Octobre 2022 : 11 ans après l’ouverture des enquêtes de la CPI en Côte d’Ivoire, quel bilan et quelle suite ?», tel est l’objet du courrier adressé par l’Oidh au procureur de la CPI dont Afrikipresse a reçu copie. L’Oidh demande, en effet, une célébrité dans les enquêtes de la CPI sur la période 2002-2010.
Penser aux victimes
Pour l’Oidh, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé n’a pas permis de situer les responsabilités sur les crimes de la crise post-électorale. « De toute évidence cette procédure n’a pas suffi à faire toute la lumière sur les incidents qui ont fait l’objet de chefs d’accusation et, partant, à situer les responsabilités.», indique l’Oidh.
L’organisation trouve donc légitime l’inquiétude des populations sur les enquêtes couvrant la 2002 – 2010. Elle craint qu’un procès concernant les crimes commis durant cette période ne voit jamais le jour où qu’il se termine par l’acquittement des éventuels accusés. Ce qui rendra impossible la répartition pour les victimes ou leurs ayants droit.
«Les populations ivoiriennes et plus particulièrement les victimes des différentes crises sont en droit de se demander ce qu’il en est des poursuites annoncées dans le cadre de la procédure “Côte d’Ivoire II” supposée remonter jusqu’aux événements de 2002. Il n’est pas souhaitable que se reproduise le scénario du procès conjoint de Messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, c’est-à -dire un acquittement imputable au Bureau du Procureur, et partant, l’absence de réparations pour les victimes.», s’inquiète l’Oidh.
Aussi, l’Oidh se désole qu’à ce jour, aucune enquête n’ait été ouverte sur les événements de la période en dépit des assurances du bureau du procureur de la CPI. «À ce jour, aucun résultat de ces enquêtes, aucune fumée blanche permettant d’espérer un jour réparation pour les victimes et vérité sur tous les crimes commis.», s’indigne l’Ong
Cependant, l’organisation espère que le dossier “Côte d’Ivoire II” connaître «une plus grande célérité dans son dénouement au bénéfice de la justice et des victimes». Car «La Côte d’ivoire recherche la réconciliation depuis plusieurs décennies, et cela devrait passer par la justice», conclut l’Oidh.
Yaya K