Le ministère ivoirien des Transports en collaboration avec l’Office de Sécurité Routière (Oser) a procédé au lancement de la campagne de sensibilisation des usagers de la route et des conducteurs le lundi 23 décembre 2019 à la grande gare routière d’Abidjan-Adjamé en présence du Directeur de cabinet du ministre Amadou Koné.
« Les périodes de fêtes sont des moments d’euphorie où les usagers mais aussi les conducteurs se laissent aller à l’imprudence. Bien que la sensibilisation soit permanente, nous décidons chaque année à cette période de fêtes d’intensifier cette action afin que chacun adopte un comportement citoyen » a confié Amadou Koné à Afrikipresse.
Après le lancement, des missions éclatées dans les autres communes d’Abidjan et à l’intérieur du pays ont suivi.
Selon le commissaire de police Kounvolo Coulibaly, en charge de la voie publique à Abidjan, cité par le site Xinhua, “le nombre d’accidents de la voie publique a connu une hausse de 13,28% passant de 8.671 à 9.826 cas en 2018”.
À l’en croire, poursuit le confrère, sur ces 9.826 accidents, les services de police ont enregistré “9.270 accidents corporels et 556 accidents mortels pour 623 décès” sur les voies publiques du pays. À Abidjan, la capitale économique ivoirienne, “l’on dénombre en moyenne une vingtaine d’accidents de la route par jour”, a indiqué le commissaire Coulibaly dans une présentation sur les données de décès liés à la circulation routière en Côte d’Ivoire à la faveur d’un atelier initié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le mardi 27 août 2019 à Abidjan.
Dévoilant la stratégie globale du gouvernement ivoirien, pour une meilleure sécurisation des usagers, le ministre Amadou Koné lors de la cérémonie de remerciement de la police spéciale de sécurité routière (PSSR) le 3 décembre 2019 à Abidjan et cité par Afrikipresse, a dit :
« Concernant le facteur humain comme l’une des causes du trop d’accident, ce sont environ 3000 gestionnaires de transports et conducteurs qui ont déjà reçu une formation de qualité et sensibilisés au respect du code de la route et à la protection des usagers. Ce chiffre sera porté à 5000 d’ici 3 mois. Aussi, vu que parmi les populations vulnérables, les conducteurs de 2 et 3 roues mais et surtout les élèves constituent le gros lot, avec 70% des décès, le ministère des Transports en collaboration avec le ministère de l’Education nationale va instaurer des modules de formation et de sensibilisation dans les écoles.
Pour ce qui est du second facteur, l’état des véhicules, le ministère des transports a décidé d’engager la responsabilité pénale individuelle des agents qui délivrent les attestations de contrôle technique de véhicules en cas d’accident. Aussi, le bureau enquête du ministère des transport sera mis à contribution pour enquêter lors des accidents.
Aussi, avec le système de transport intelligent, STI, il est désormais possible de lire les permis et plaques d’immatriculations des véhicules malveillants.
Enfin, nous allons démultiplier et équiper les caméras de surveillances déjà installées à Abidjan et sur les grands axes routiers du pays de sorte à transmettre les données aux motos et véhicules de la police spéciale de sécurité routière en vue d’une verbalisation sinon d’une prévention, a fait savoir Amadou Koné ».
« Zéro alcool au volant », « Je bois donc je ne conduis pas », « je conduis donc je ne téléphone pas » ou encore « je fais attention avant de traverser la route » sont autant de slogans véhiculés lors de cette campagne. Elle prendra fin bien après janvier 2020, apprend-t-on du côté du ministère des Transports.
Philippe Kouhon