Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi), a saisi l’occasion de la mutinerie au sein des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci) et de la grève des fonctionnaires pour appeler mercredi 18 janvier 2017 à la démission du président de la République, Alassane Ouattara.
Le premier point de presse de l’année 2017 animé au siège de son parti à Attoban-2 Plateaux par Affi N’Guessan coïncide avec des mouvements d’humeur dans l’armée et à la fonction publique. Face à la persistance de ces mouvements, le président du Fpi estime que le chef de l’État n’est pas en mesure de gouverner la Côte d’Ivoire. En se référant à des propos tenus par Alassane Ouattara en 2010, il a donc appelé à sa démission.
« C’est lui-même (Alassane Ouattara, Ndlr) qui avait dit en octobre 2010, à l’occasion de la campagne pour l’élection présidentielle – et je cite : “Quand on est incapable de gérer le pays, on quitte le pouvoir. Quand on a échoué dans les grandes démocraties, on quitte le pouvoir. Quand on a été incapable de ramener la paix à son pays, on quitte le pouvoir.’’ Je l’invite solennellement à tirer les conséquences de sa propre logique », a déclaré Affi.
Le président du Fpi a, ensuite, souhaité la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et de transition : « En tout état de cause, la gravité de la situation actuelle, le risque d’implosion que court le pays et l’urgence d’y trouver une solution définitive et durable, exigent la mobilisation et l’implication de toutes les forces vives de la nation. C’est pourquoi, je voudrais ici appeler solennellement à réunir sans délai toutes les forces vives de la nation en vue de la mise en place d’un mouvement d’union nationale et de transition. La mission de ce gouvernement sera de conclure une trêve avec toutes les organisations politiques, militaires, syndicales et sociales impliquées dans la crise et d’engager les négociations en vue de la résolution durable des problèmes auxquels les populations ivoiriennes sont confrontées, d’assainir l’environnement et de normaliser la vie politique et sociale à travers la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, d’organiser le retour de tous les exilés et déplacés de guerre, le dégel total des comptes banquiers et des avoirs de toutes les personnes concernées par ces mesures, d’organiser les états généraux de la République pour fonder la réconciliation nationale, proposer des réparations sans discrimination pour toutes les victimes des graves événements que le pays a connus ces vingt dernières années, ainsi que tous les moyens pouvant contribuer à guérir des traumatismes subis, de procéder à la réécriture de la Constitution, d’adopter les réformes législatives nécessaires à la consolidation de l’État de droit, de la cohésion sociale, des libertés, de la démocratie, de réformer notre système de défense et de sécurité. »
Affi a, également, invité les Nations unies, l’Union africaine, toutes les organisations sous-régionales et tous les pays amis des Ivoiriens « à s’impliquer pour contraindre M. Alassane Ouattara à favoriser la libération de la Côte d’Ivoire et la réconciliation nationale ».
Pour lui, au moment où l’Organisation des Nations unies plie bagage estimant avoir terminé sa mission, ces événements viennent démontrer qu’il reste à la Côte d’Ivoire beaucoup de chemin à parcourir sur le chemin de la paix et de la stabilité.
« La Côte d’Ivoire est toujours en crise », a lâché le président du principal parti de l’opposition. L’actuelle crise, a-t-il résumé, est politique.
« Avant d’être militaire et sociale, cette énième crise que vit notre pays est d’abord politique. Elle n’est que la réplique de la grave crise sociopolitique que traverse la Côte d’Ivoire depuis plus d’une vingtaine d’année », a soutenu Affi.
Alex A