Après leur défaite face à la Chine en match d’ouverture le samedi 31 août 2019, les Éléphants de Côte d’Ivoire ont essuyé une deuxième défaite face au Venezuela le lundi 2 septembre 2019, lors de leur deuxième match de groupe (A) par 71 à 87.
Dès l’entame du jeu, les Vénézuéliens se montrent dangereux. Ils réussissent à faire douter la Côte d’Ivoire sur les deux premiers quarts-temps avant la mi-temps. Avec un score de 26 à 17 au premier quart-temps (Q1) et 23 à 15 au second quart-temps (Q2), les sud-américains prennent une avance de 17 points avant d’aller souffler : (32 contre 49).
À la reprise, avec une balle à trois points concrétisée par Diabaté Souleymane (32 ans) et quelques passes réussies de Thompson Déon, ailier fort et sociétaire de Malaga en Espagne, la Côte d’Ivoire peut contenir l’adversaire qui reste coriace sur les balles à trois points. Avec une égalité de points (24-24) à l’avant dernier quart-temps(Q3), le Venezuela conserve l’avantage (73-56).
La victoire des Éléphants au dernier quart-temps (Q4) avec seulement 1 point de différence (15-14), n’empêche pas les Sud-américains de savourer leur première victoire dans cette coupe du monde de Basket en battant au finish la Côte d’Ivoire par 87 à 71.
« On a été surpris par une équipe qu’on sous-estimait. Ils ont été meilleurs sur les balles à trois points », a lancé après le match un ancien basketteur ivoirien présent dans les tribunes.
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Résultat : la fébrilité et le manque de concentration des joueurs ivoiriens pendant la première mi-temps. Cela a permis aux Vénézuéliens de creuser un écart de 17 points qui n’a pu être corrigé.
Alors que les Vénézuéliens avaient de bonnes raisons de jouer défensif pour préserver l’avantage, les Éléphants de Côte d’Ivoire n’ont pu percer la bouteille sud-américaine, alignant déchet sur déchet au cours de la deuxième mi-temps.
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Les Éléphants de Côte d’Ivoire ont-ils vraiment démérité ? Alors qu’ils étaient logés à la même enseigne que toutes les équipes africaines en lice à Pékin ayant perdu tous leurs premiers matches , les Ivoiriens espéraient au moins battre le Venezuela dont le style de jeu avait été bien étudié selon le coach ivoirien.Pourtant les moyens de l’Etat, les encouragements des supporters du comité national de soutien aux Éléphants (CNSE) n’ont fait défaut.
Des personnes loin du théâtre des opérations tentent depuis Abidjan, d’attribuer cette double défaite des Éléphants à une préparation difficile, à la question des primes à un manque d’assistance de l’État, à la fédération, à l’absence des anciens basketteurs, présidents de fédérations et clubs de baskets ivoiriens, auprès de l’encadrement administratif en Chine.
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Face à cette situation, joint alors qu’il se trouve à Abidjan, un habitué du monde du sport et du basket ivoiriens a dit : « Devant l’abandon de l’équipe lors des préparations par la fédération ivoirienne de Basket, le ministère des sports est sorti de son rôle non seulement en suivant partout l’équipe mais en l’assistant. Dites-moi, a-t-on vraiment besoin de primes pendant la préparation ?
Je vous apprends qu’à la demande de la FIBB, le ministère a financé la préparation en Côte d’Ivoire, en Italie et en Espagne. Avant le premier match contre la Chine, le ministre a donné comme bonus de motivation 1000 dollars à chaque joueur et à l’encadrement, soit 24.000 dollars pris sur l’annexe du budget de l’Etat, qui normalement devait servir aux voyages de certains invités VIP. Pour comprendre comment la quarantaine d’invités spéciaux du ministère sont venus en Chine, les supporters y compris, c’est simple.
Le ministre a fait appel à des entreprises citoyennes de la chambre de commerce de Chine à Abidjan. Elles sont 14 entreprises chinoises qui ont accepté d’accompagner le ministère dans cette aventure chinoise en finançant, les billets et le séjour des invités spéciaux. Ce sont les agents du ministère, les directeurs régionaux et départementaux des sports pour une motivation et émulation interne, un journaliste extérieur, des élus, des dirigeants de mouvements sportifs, une ancienne gloire et un ex entraîneur. En le faisant le ministre a voulu innover sans faire appel à la dépense publique.
Enfin ce n’est pas au ministère de s’ingérer dans la gestion de la fédération qui reste privée. Le ministère n’a pas à financer le voyage des invités de la fédération. Il n’a pas ce pouvoir. Il n’a pas à connaître les contrats avec les sponsors. C’est valable pour la Fédération ivoirienne de football et les autres. Le ministère est là pour les encourager à rechercher des fonds additionnels, et non à s’ingérer dans la gestion de leurs activités.
À quoi ont servi les importants moyens mobilisés en Côte d’ivoire par KINGS’LAW, agence américaine mandatée par la fédération pour gérer ses sponsors ? Enfin à quoi a donc servi le sponsor KELME, équipementier des Éléphants basketteurs pendant cette coupe du monde ? De sources sûres, KELME aurait donné beaucoup d’argent à la fédération ivoirienne de basket en vue de pallier aux dépenses des joueurs. Où est donc passé cet argent ? »
Philippe Kouhon, envoyé spécial à Pékin