Pour la quatrième année consécutive, Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc sera à Abidjan. Il est annoncé dans la capitale ivoirienne au mois d’avril prochain.
Selon les chiffres officiels, le Maroc, avec une part de 22 %, est devenu le 1er investisseur étranger en Côte d’Ivoire.
C’est dans ce contexte que le premier ministre ivoirien a inauguré à Abidjan , le démarrage de la deuxième ligne de production de ciment de l’entreprise marocaine Cimaf ( les Ciments d’Afrique) à, dans la zone industrielle de Yopougon.
Cette seconde ligne de production porte à un million de tonnes, la capacité de production de l’entreprise à Abidjan, avant le démarrage de l’exploitation de l’usine de San Pedro, qui produira également un million de tonnes.
En Côte d’Ivoire, les investissements de Cimaf estimés par le premier ministre à plus de 50 milliards de Fcfa et interviennent dans un contexte marqué par une importation tout azimuts de ciments, entraînant une perturbation du marché.
Face à cette situation, les professionnels du secteur de la production du ciment en Côte d’Ivoire, se sont regroupés en Association professionnelle.
Ils revendiquent le poids de leur contribution dans les recettes douanières et fiscales du pays, pour faire entendre leur voix, et obtenir que les contrôles soient plus stricts à l’egard des importateurs de ciment, soupçonnés de faire de fausses déclarations, en sous évaluant les prix achat et de revient pour payer moins de taxes à la douane.
Cette pratique dénoncée en vain par des médias locaux, permet aux importateurs mis en cause d’écouler le ciment importé à des prix en dessous de ceux pratiqués par les industriels du ciment.
Des officiels y voient un avantage pour les consommateurs, alors que les industriels du ciment dénoncent un dumping et une concurrence déloyale.
Une pénurie de ciment au cours de l’année 2015 liée à une panne d’un des industriels du secteur, avait entraîné une augmentation des prix et incité le gouvernement ivoirien à promettre des facilités à l’importation pour les producteurs locaux.
Ces facilités ont par la suite profité à d’autres importateurs qui n’étaient pas encore des professionnels du ciment, même s’ils promettent depuis plusieurs mois, d’ouvrir leurs propres sites de production.
Mardi à Yopougon, le PDG du groupe Addoha ( propriétaire de Cimaf et aussi présent dans le sac de ciment et dans l’immobilier) Anas Sefrioui – venu spécialement du Maroc pour la cérémonie – a plaidé pour des mesures contre les importations ne respectant pas les conditions de transparence et de saine concurrence.
Selon les informations, les professionnels du secteur ne sont pas contre l’importation de ciment, mais ils souhaitent que les normes de qualités, et les circulaires relatives à l’importation du produit , soient appliquées avec rigueur et sans complaisance.
Une manière de tourner les regards vers la douane et Webfontaine dans l’examen des déclarations relatives à des importations récentes et en cours de ciment, en Côte d’Ivoire.
Les lourdes inquiétudes des producteurs ivoiriens de ciment ne semblent pas partagées par les autorités ivoiriennes, puisque Daniel Kablan Duncan a mis hier en avant l’impératif de répondre à la forte demande en ciment et surtout la capacité des professionnels du Btp, ainsi que des consommateurs à absorber aussi bien la production locale, que ces importations qui inquiètent les industriels locaux.
Malgré ce contexte jugé difficile, le Pdg du Groupe a salué la disponibilité et la sollicitude des autorités ivoiriennes avec à leur tête le président Ouattara.
Il a assuré que son entreprise entend poursuivre le renforcement de ses investissements en Côte d’Ivoire.
Une option qui contribuera de façon significative à consolider le leadership du Maroc dans le tissu économique ivoirien.
Alice Ouédraogo