Le meeting de la place Jean-Paul II de Yamoussoukro organisé le samedi 10 juin 2017 par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), se voulait un lieu d’hommage au président de la République et d’appel à la réconciliation et à la paix. À l’arrivée, la messe a été un prétexte pour le parti d’Henri Konan Bédié de réitérer ses ambitions pour 2020 à son principal allié, le RDR (Rassemblement des républicains).
Paix et réconciliation, ont été les maitres-mots qu’ont voulu défendre les cadres du PDCI à ce meeting organisé dans la capitale politique du pays qui reste, par ailleurs, un bastion du parti septagénaire vu qu’il s’agit des terres de son président-fondateur, Félix Houphouet Boigny. L’on a bien pu lire le message clair que les partisans d’Henri Konan Bédié ont souhaité réellement passer : le pouvoir en 2020 et pas autre chose.
Sur la question, la porte-parole de la jeunesse et des femmes du Pdci à ce rassemblement, croit qu’il ne devrait plus y avoir de mystère. « 2020 c’est maintenant, le PDCI-RDA ne doit pas perdre de vue la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020», a dit Madame Bobi Assa Émilienne, vice-présidente du Parti Vert-blanc tout au long de son discours.
Même son de cloche pour tous les autres cadres du parti sexagénaire qui se sont succédé au pupitre à l’exception du vice-président de la République Daniel Kablan Duncan qui est plutôt revenu sur l’alliance RHDP en essayant de défendre ses valeurs de paix.
Une tentative vaine, à en croire, Koffi Marius, un militant de base à Yamoussoukro, assis juste à côté de nous qu’on pouvait entendre dire, alors que le vice-président parlait, «la valeur du RHDP, c’est que nous avons soutenu le RDR pour faire deux mandats. C’est au tour du RDR de nous aider à la reconquête de 2020. S’ils ne le veulent pas, nous sommes capables de le faire nous-mêmes. C’est la seule raison pour laquelle nous sommes venu écouter notre hiérarchie à ce meeting ».
Comme ce militant, beaucoup d’autres, à en juger au faible niveau de l’applaudimètre, ont suivi Daniel Kablan Duncan d’une oreille évasive.
À peine même s’ils n’ont pas hué Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim du RDR qui, restant dans le tempo affiché par la pub de ce rassemblement (soutien aux actions de développement et de paix des deux leaders de la coalition politique RHDP, Henri Konan Bedié et Alassane Ouattara) a consacré son temps de parole à égrener les réalisations du président de la République, Alassane Ouattara.
Ahoussou Jeannot, le président de l’Association des élus et cadres du grand centre, initiateur du meeting, s’est vu obliger de recadrer les choses, en invitant le président de la République à mettre un accent sur la préservation de la paix en Côte d’Ivoire.
Il a souhaité la création « d’un conseil national de paix ».
Le meeting de Yamoussoukro a, visiblement, montré que la communication est devenue difficile entre tous les membres de l’alliance, d’une part, et entre les leaders et leurs bases. Au PDCI, apparemment, on ne veut plus rien entendre que le pouvoir en 2020.
Chris Monsékéla